Cet iris toujours très claire, voire quasiment blanc, dont le fond est nettement bleu, est une sous constitution dite d'évolution, provenant du fibrillaire présenté précédemment.
Ici, les processus d'élimination sont ralentis et l'organisme tend à stocker dans les tissus des acides de désassimilation mal dégradés (métabolites toxiques intermédiaires). Il en résulte une surcharge de ces déchets entraînant une acidification profonde et durable de l'organisme. La force vitale, les réserves énergétiques, et la capacité de l'organisme à les mobiliser, s'amoindrissent, les processus d'élimination deviennent alors centripètes. On peut prévoir, et c'est là tout l'intérêt de l'iridologie, cette lente intoxication de l'organisme longtemps avant que n'apparaissent des symptômes cliniques objectifs. Les liquides organiques sont surchargés, circulent moins bien, et les humeurs telles que la lymphe, le sang et les liquides cellulaires stagnent. Il y a rétention hydrique, œdème et, sur le long terme, une asphyxie cellulaire prévisible.
Si rien n'est engagé pour corriger la situation, le porteur d'un tel iris observera une baisse de vitalité progressive, de la fatigue chronique ainsi que des troubles du métabolisme. Tous les symptômes observés sur des terrains en acidose apparaîtront de façon plus marquée : difficulté de récupération, sommeil perturbé, fatigue physique et psychique, perturbation de la digestion, problèmes ostéo-articulaires …
A long terme, sans une réforme sérieuse, on aboutit à la déminéralisation de l'organisme par pillage des réserves alcalines par les acides et à l'apparition d'un terrain inflammatoire.
L'iris hydrogénoïde présente souvent des perturbations de la trame (structure radiaire, sous forme de rayons) où l'on observe quelques fibres radiaires qui ne sont pas agencés dans le sens habituel et que l'on nomme "radiaires en biais". Ils expriment la tendance de l'organisme à former des protubérances ou néoformations, internes ou externes, afin de confiner les déchets non éliminés. Ce terrain, appelé sycotique en homéopathie (sycosis en grec signifie "figue"" par analogie de forme), se manifeste par des verrues, des kystes, des polypes, des nodules, des fibromes.
L'hydrogénoïde en est plus souvent porteur que les autres constitutions, et l'on constate plus fréquemment ce type de manifestation dans ses antécédents.
Il s'agit d'un iris dont la couleur n'est pas clairement définie, ni brun foncé ni bleu, et que l'on qualifie parfois de "noisette". A l'éclairage, on peut observer sous la trame marron clair, une dominante de vert olive ou vert kaki, le mélange des deux donnant cet aspect noisette. Même s'il y a uniformité dans le mélange des deux couleurs, une dominante verte sous-jacente préexiste.
Comme son nom l'indique, cette sous-constitution résulte d'un mélange. Soit cette coloration se fait par héritage, au moins un des parents ayant lui-même les iris hépatiques ; soit cette coloration apparaît au cours de la vie de deux façons : chez l'hématogène par décoloration, chez le fibrillaire par surcharge. Dans les deux cas, c'est la toxémie qui influence l'évolution vers cette sous-constitution.
Le bilifushine, pigment ocre présent dans le sans sous l'effet d'un dérèglement hépato-biliaire, serait à l'origine de ces changements de coloration.
La sensibilité hépatique ne signifie pas systématiquement une atteinte organique du foie mais des troubles fonctionnels. Elle indique que toute perturbation à venir trouvera plutôt son origine dans un dysfonctionnement hépatique, notamment au cours de l'assimilation des nutriments, de l'élimination des déchets mais également au cours de tout les processus biochimiques gérés par le foie (notamment le processus hormonal). Il est possible de prévoir une évolution vers des manifestations telles que l'hypercholestérolémie, l'hypertriglycéridémie, la constipation, la fatigue hépatique, le surcharge vasculaire (veine porte), les hémorroïdes, l'athérosclérose, …
Des signes iridiens peuvent également être observés sur la zone correspondant au foie et à la vésicule biliaire (iris droit à 8h - cf. cartographie précédente), il est important de les interpréter avec encore plus d'attention dans une telle sous-constitution. Il est également possible de relever des signes sur le secteur hépatique dans les autres sous-constitutions mais, chez l'hépatique, le risque d'évolution pathologique est plus élevé.
La couleur de l'iris est ici bien marquée géographiquement. On observe au centre de celui-ci, en partant du bord de la pupille vers la collerette ou "l'angle de Fuchs" (1), une nappe brun orangé allant parfois vers la couleur rouille et qui couvre un quart à un tiers de l'iris dans sa partie centrale. L'autre partie, environ les deux tiers de l'iris vers l'extérieur, présente plusieurs variantes de couleur, allant du vert olive au marron clair. Chez les pancréatique, il existe toujours une nette frontière entre la coloration de la partie interne (plan pupillaire) et celle de la zone externe de l'ris (plan radiaire), ce qui permet de différencier cette sous constitution de la précédente.
Cette coloration particulière du centre de l'iris, selon certains auteurs(notamment A. Roux), serait due à une forte présence d'acide oxalique (2) au niveau du tube digestif, avec perturbation de la flore intestinale, ayant pour conséquence un affaiblissement du système immunitaire. L'acide oxalique évoqué ici n'est pas lié à la seule consommation des aliments qui en contiennent (rhubarbe, oseille, thé, café lyophilisé, betterave, chocolat, …) mais plutôt aux fermentations dues à l'excès de consommation de sucre raffinés (sucre blanc, céréales raffinées, sucreries, …) qui engendrent un déséquilibre de la flore intestinale et une acidose locale.
Il y aurait donc un excès de cet acide oxalique dans le tube digestif.
On constate en effet souvent que cette coloration au centre de l'iris signe toujours une perturbation des fonctions digestives, particulièrement liées à la qualité de la flore intestinale, avec bien souvent un terrain immunitaire déficient. Ce qui en toute logique naturopathique correspond bien au fait que le terrain infectieux trouve sa principale origine dans les désordres digestifs.
Chez le pancréatique, il existe une tendance aux perturbations digestives avec avec ballonnements, météorisme, fermentations, parasitoses chroniques voire candidose et de possible baisse d'énergie en fin de matinée et en fin d'après-midi. Pour cette dernière manifestation, il y a souvent corrélation avec un décentrement de la pupille dans l'œil gauche, partant de la zone rate-pancréas, qui indique, en iridologie, que l'organe concerné est en souffrance. Dans l'entretien, on pourra valider des manifestations liées à la désadaptation : difficulté à faire face à des stress répétés, compensées par un besoin en saveurs douces et sucrées.
Un terrain ainsi perturbé engendre bien souvent des désordres immunitaires, la barrière intestinale étant fragilisée et la flore pathogène plus importante, les conséquences n'en seront que plus évidentes : affections ORL, agressions virales, parasitoses, bactéries, candidoses, infections urinaires à répétition, …
Cette sous-constitution est une évolution de l'une des deux constitutions d'origine. Mais elle peut également être en lien avec la sous-constitution hépatique. Dans ce cas, l'hépatique a évolué vers le pancréatique, par une altération des grandes fonctions du foie : des perturbations apparaissent alors dans la gestion des glucides (fonction digestive du pancréas) et au niveau de sucre dans le sang (glycémie, fonction endocrinienne du pancréas). N'oublions pas toutefois que le pancréas joue un rôle enzymatique important au cours de la digestion des protéines. Un excès de consommation de protéines animales et de laitages peut aussi l'affaiblir.
(1) L'"angle de Fuchs" également appelé collerette correspond à la zone de raccordement entre la partie centrale de l'iris, le plan pupillaire, et la partie externe, le plan ciliaire ou radiaire. Cette zone extrêmement fine délimite avec précision ces deux zones, secteurs importants de l'iris. L'évaluation de l'angle de Fuchs est le deuxième indice de vitalité, complémentaire de la trame; elle permet de mesurer la capacité à mobiliser nos réserves profondes.
(2) L'acide oxalique est un produit de dégradation des glucides, surtout des sucres raffinés, dans le tube digestif, consécutif à une perturbation du milieu intestinal par une fermentation excessive du bol alimentaire. La flore intestinale est bien souvent insuffisante et de mauvaise qualité, mais les associations alimentaires incompatibles, fréquentes dans nos modes alimentaires modernes, sont également des facteurs aggravants. Ces erreurs alimentaires favorisent la présence d'acides qui entretiennent un état inflammatoire de l'intestin grêle et du côlon.