Chrome : un oligoélément anti-diabète et contre les pulsions sucrées


Le chrome est un oligoélément encore mal connu et pourtant il est essentiel pour la santé, même s'il possède une seule indication principale : le diabète. En effet, le chrome augmenterait l'efficacité de l'insuline et contribuerait ainsi à la régulation du taux de sucre dans le sang. Il intervient donc dans la régulation de la glycémie. Agissant également comme un coupe-faim naturel, il apaise les envies de sucre et aide à maîtriser le risque de surpoids et d'obésité. Enfin, il est impliqué dans l'utilisation des acides gras et des protéines par nos cellules.

 

Sa place dans la prise en charge du diabète est telle que les autorités de santé européennes ont autorisé deux allégations qui prouvent son efficacité :

  • Contribue au métabolisme normal des nutriments (aliments) ;
  • Contribue au maintien d'un taux sanguin de glucose (glycémie) normal.

Contre le diabète de type II et en début de maladie

L'indication principale du chrome est donc la prise en charge du diabète de type 2, surtout au début de la maladie. Quand la glycémie se dérègle, le premier traitement officiel est sans aucun doute le régime. Ajouter du chrome permet d'augmenter l'efficacité des mesures diététiques.

 

On propose aussi le chrome en cas d'obésité. Le diabète de type 2 est directement lié au surpoids. Prendre du chrome dans cette situation semble réduire les fringales de sucre et favoriser la perte de poids, à condition que le patient fasse les bonnes démarches diététiques.

 

Le chrome est proposé dans la prévention des maladies cardio-vasculaires. Une des raisons, c'est que les principales complications du diabète sont évidemment les atteintes cardio-vasculaires. Mais il se trouve que le chrome agit aussi sur le métabolisme des graisses et peut améliorer le rapport entre le bon et le mauvais cholestérol.

 

Du fait de son action métabolique globale sur les sucres, les protéines et les graisses, le chrome est aussi proposé en supplémentation chez les sportifs, car il favoriserait à la fois la prise de muscle et la perte de graisse. 

 

Pour autant, je reste surprise que le chrome ne soit pas souvent prescrit par les médecins et en particulier les spécialistes du diabète, alors qu'il existe près de 30 000 études publiées sur son rôle dans la prise en charge de cette maladie si fréquente.


Une aide à la perte de poids et coupe-faim naturel

Certains compléments alimentaires contenant du chrome sont proposés pour faciliter la perte de poids ou réduire la masse grasse au profit de la masse musculaire comme vue précédemment. Ces allégations sont fondées sur des études scientifiques sérieuses, même si ses résultats prometteurs ont été obtenus lors d'études à petite échelle. Les chercheurs se basent donc sur l'hypothèse que le chrome, en stimulant le métabolisme des graisses, agit comme un brûleur de graisses naturel. De même, le chrome agirait comme un coupe-faim naturel. Il aide notamment à apaiser les envies de sucre.

 

Chacun peut se faire sa propre idée de son efficacité dans ce cadre. Mais si vous êtes à la recherche d'un brûleur de graisses, il en existe aussi d'autres dont les effets ont été confirmés par des études comme le guarana ou le thé vert. 


Trop peu de chrome dans nos aliments

Normalement, on devrait trouver le chrome dans son alimentation. Mais les besoins en cas de diabète sont de l'ordre de 100 à 300 µg de chrome par jour ; or l'alimentation n'en apporte en moyenne que 25 µg.

 

Les aliments les plus riches en chrome sont le foie de veau et la levure de bière. On le trouve également dans certains légumes (notamment les légumes verts comme les brocolis, les asperges, les haricots verts ou le cresson), dans les céréales complètes, les flocons d'avoine et le germe de blé. La pomme de terre en est une source naturelle, tout comme les champignons, la viande, le gruyère, le jaune d'œuf ou encore le chocolat noir. Enfin, quelques fruits contiennent aussi du chrome à l'image de la prune.

 

Il convient de préciser ici que le raffinage et l'agriculture intensive réduisent la teneur en chrome des aliments. L'absorption du chrome d'origine alimentaire varie en fonction de la qualité des aliments. Elle atteint le plus souvent 2 à 3% pour les aliments, et jusqu'à 10% pour la levure de bière.

 

Une alimentation naturelle et variée est suffisante pour assurer les besoins de base, mais dans certaines situations (femmes enceintes, personnes âgées) et surtout en cas de diabète, une supplémentation sera souvent nécessaire.

 

Dans ce cas, on utilise préférentiellement le picolinate de chrome, une forme bien tolérée et bien absorbée.

 

Comme on ne dose pas le chrome dans le sang, on ne peut pas mettre en évidence une carence. On proposera une supplémentation à chaque fois que la situation clinique le justifie, ce d'autant que c'est un oligoélément bien toléré. 


Posologie et mode d'emploi

Il est habituel de prescrire 200 à 250 µg de chrome par jour en supplémentation de base chez les personnes qui ont des besoins spécifiques (voir ci-dessus).

 

En cas de diabète établi, votre thérapeute pourra vous prescrire 250 %g matin et soir et, dans certaines situations, on peut aller jusqu'à 1 000 µg.


Précautions d'emploi, contre-indications et effets secondaires

Si le chrome est sécuritaire pour la plupart d'entre nous, l'automédication est à proscrire. En effet, cet oligoélément peut interagir avec des traitements médicaux particuliers, comme ceux utilisés contre le diabète. Un avis médical est indispensable si vous souffrez de diabète ou si vous suivez un traitement médical. La durée des cures doit aussi être limitée à 4 semaines maximum.

 

Le chrome présent dans les aliments ne provoque pas d'effet particulier. En supplément, et pris en excès, le chrome peut avoir des effets indésirables sur la santé. Le plus souvent, il provoque des problèmes digestifs et de l'hypoglycémie. Une importante consommation de chrome favorise aussi les dommages du foie et les insuffisances rénales. Toutefois, ces effets concernent avant tout les surdosages de chrome. A usages usuels, il n'a pas d'effets néfastes sur la santé.

 

Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent éviter d'ingérer plus de 250 µg de chrome par jour. Mais sinon, c'est un complément parfaitement toléré.

 

Il existe des effets indésirables uniquement pour des doses supérieures à 1 200 µg par jour. Dans ce cas, les patients peuvent décrire des sensations d'inflammation ou d'irritation de la peau.

 

Attention, les personnes diabétiques qui prennent des compléments de chrome doivent surveiller attentivement leur glycémie.


Les effets d'une carence en chrome

Le déficit ou la carence en chrome se traduit le plus souvent par des troubles du métabolisme des graisses et du sucre. Les symptômes les plus courants sont l'hyperglycémie à jeun (taux de sucre sanguin élevé) et l'hyperlipidémie (taux de gras dans le sang élevés). Il s'agit aussi souvent d'une intolérance au glucose et de l'hyperlipidémie (taux de gras dans le sang élevés). Il s'agit aussi souvent d'une intolérance au glucose et de l'hyperinsulinémie (augmentation de la quantité d'insuline dans le sang).

 

Cette carence alimentaire est très rare dans les pays industriels. Toutefois, les personnes qui consomment beaucoup d'aliments et de sucres raffinés présentent un risque accru d'en souffrir. On sait aussi que le taux de chrome à tendance à diminuer avec l'âge. Par conséquent, il peut être lié au diabète et aux maladies qui apparaissent chez les personnes de plus de cinquante ans. Enfin, la grossesse, la malnutrition, l'usage des corticostéroïdes, le stress infectieux et physique ainsi que l'exercice intense peuvent aussi favoriser le déficit en chrome.


Aurélie Brunet, Naturopathe-Nutritionniste à Aix-les-Bains (73),

Le 28 Août 2023