Tristesse ou affliction sont des réactions émotionnelles normales quand nous sommes confrontés à certains événements. Mais elles peuvent survenir trop intensément, ou persister après la disparition des causes qui les ont produites et devenir ainsi pathogènes. Cette compréhension des troubles de l'humeur a beaucoup varié dans l'histoire de la médecine. Les remèdes employés aussi.
Hippocrate parle de mélancolie, une humeur provoquée par un excès de bile noire. Les traitements consistent alors à éliminer cette bile noire sécrétée par la rate, notamment au moyen de purgatifs violents comme l'ellébore. La mélancolie est aussi reconnue dans son aspect psychologique, avec cette fonction de dépasser les épreuves de la vie. A cette époque, elle n'est pas vue uniquement sous l'angle pathologique car on considère que la mélancolie amène certains au génie autant qu'à la folie.
Cette théorie des humeurs restera dominante jusqu'à la Renaissance. La mélancolie, ou plus précisément la maladie mélancolique, est alors perçue comme grave et pouvant mener à la mort. Les remèdes employés sont hétéroclites, tantôt brutaux pour réveiller le malade à la vie, tantôt doux pour le soustraire aux tourments provoqués par l'environnement. Il faudra attendre le XIXème siècle pour que la mélancolie soit associé à la psyché et qu'on aboutisse à la terminologie de dépression. Puis le développement de la psychanalyse marque une étape importante.
Ces dernières années, la neurobiologie, l'étude des constituants du cerveau, des neuromédiateurs, a réintroduit une vision plus physiologique de la dépression. Elle est désormais associée à des taux anormaux de certains neuromédiateurs : sérotonine et dopamine. Cette histoire tumultueuse nous rappelle la complexité des troubles de l'humeur et la nécessité d'une prise en charge souvent plurielle. Dans ce cadre, les plantes médicinales représentent alors de véritables solutions de remplacement à la prescription systématique d'antidépresseurs.
Le burn-out est une forme particulière de dépression suite à un épuisement par le travail et les responsabilités. Ce mal moderne, lié à l'évolution de notre société, est marqué par un état de stress permanent, de l'anxiété, de l'irritabilité. Il peut mener à la dépression proprement dite. Une plante reste particulièrement adaptée pour lutter contre un stress excessif : l'ashwaghanda (Withania somnifera). Cette racine est adaptogène et anxiolytique. De quoi retrouver vitalité et sérénité.
Aurélie Brunet, Naturopathe à Aix les Bains (73),
Le 3 Novembre 2023