Chaque année, des millions de Français se plaignent de nez , de picotements dans les yeux, d'éternuements, quand ce ne sont pas de difficultés à respirer. En cause, des acariens, des pollens, des moisissures ou encore des animaux domestiques, tous susceptibles de provoquer des allergies respiratoires.
Les spécialistes estiment que 30% des Français souffrent d'allergie, soit dix fois plus qu'en 1970 ! Et ils pourraient être 50% en 2050. Ce chiffre est en constante augmentation, sans doute en raison de l'urbanisation, de l'industrialisation, des modifications climatiques, de la pollution, de notre changement de mode de vie. On sait par exemple que le fait de vivre en ville rend plus allergique, mais ce n'est pas tout. On peut par exemple citer l'exemple des Chinois, trois fois plus allergiques aux poils de chat aujourd'hui qu'il y a un an, tout simplement parce qu'avoir un matou chez soi est désormais tendance en Chine ! De même, avec l'urbanisation, les allergies aux acariens ont changer en Asie : avant, la population était sensible à des acariens présents à la campagne, maintenant, elle est allergique aux mêmes acariens que les Occidentaux.
Quelques chiffres :
Une rencontre explosive
Il n'y a pas d'âge pour devenir allergique, même si la majorité des allergies respiratoires apparaît plutôt entre 15 et 25 ans.
Il suffit de la conjonction de deux facteurs : un terrain favorable et la rencontre avec un allergène. La génétique joue un rôle important puisqu'un enfant qui a ses deux parents allergiques au même allergène a 80% de risques de l'être également.
Quant à l'exposition à un allergène, elle est quasi inévitable, puisqu'ils sont partout. En général, la première fois, tout se passe bien, en apparence du moins. L'allergène (pollen, acariens, ...) ne provoque aucun symptôme, mais le système immunitaire enregistre l'identité de cette substance étrangère et produit des anticorps (immunoglobulines de type E ou IgE), spécifiques de cet allergène. Les médecins parlent de sensibilisation. C'est lors de la deuxième exposition au même allergène que tout se gâte. Le système immunitaire reconnaît cette substance étrangère qu'il perçoit comme potentiellement dangereuse, alors il s'emballe et réagit de façon excessive en libérant diverses molécules, comme l'histamine et les leucotriènes, qui induisent une inflammation à l'origine des symptômes respiratoires. Il n'en faut pas davantage pour que les premiers signes de rhinite, conjonctivite et/ou asthme allergique apparaissent. Leur sévérité varie en fonction de l'allergène, de sa diffusion (les acariens sont présents toute l'année, les pollens de bouleau quelques mois par ans), de sa concentration dans l'atmosphère et, bien sûr, de la personne.