Allergies respiratoires : Les bons gestes au quotidien


S'il est quasi impossible de ne jamais être en contact avec des acariens,

de la poussière ou des pollens, on peut néanmoins supprimer tout ce qui favorise leur développement ou leur rencontre.

L'allergie n'est pas une fatalité.

Il est possible d'agir au quotidien en modifiant son environnement pour s'exposer le moins possible aux allergènes,

en plus d'aller voire un allergologue ou autre spécialiste.

ANTICIPER LEUR ARRIVEE

Il est indispensable de savoir à quel pollen on est allergique en observant bien le moment où on est le plus gêné et en faisant confirmer par un test allergologique cutané, appelé prick-test. On peut ensuite se tenir informé grâce à l’alerte pollens qui prévient de l’apparition des premiers pollens dans l’air (alertepollens.org) et recevoir chaque semaine par mail les prévisions pour le département de son choix et pour un ou plusieurs pollens sur pollens.fr. Les capteurs étant situés en hauteur, il y a parfois un petit décalage et les gens très sensibles peuvent réagir avant l’alerte : le mieux reste de bien observer la nature. On peut part exemple voir apparaître les étamines qui contiennent les grains de pollens au bout des graminées.

 

CHANGER QUELQUES HABITUDES

Durant les périodes à risque élevé de pollens, mieux vaut adapter ses comportements :

  • Préférer déjeuner à l'intérieur plutôt que dans un parc avec beaucoup d'arbres.
  • Au lieu de rentrer à pied ou à vélo du travail, prendre plutôt les transports en commun.
  • En voiture, préférer la climatisation. En pleine saison pollinique, pas question de rouler les fenêtre ouverte ! Il est préférable de privilégier la climatisation s'il fait chaud. Pour bien se protéger, il faut faire vérifier le filtre anti-pollens de l'habitacle tous les ans et le changer s'il est encrassé. Sinon, on risque de rejeter des pollens à l'intérieur quand on lance la ventilation.
  • Eviter les balades, en particulier à la campagne ou en forêt. Limiter les déplacements à l'extérieur au strict minimum (quelques minutes).
  • Opter pour du sport en salle. L'activité physique entraîne une hyperventilation qui, en plein air, fait inhaler encore plus de pollens, avec des symptômes aggravés. Un cours de yoga ou un peu de cardio en salle est plus indiqué que le footing. Si on ne peut vraiment pas y renoncer préférer le matin avant 9 h ou le soir après 19h/20h.

FAIRE BARRIERE

Si le contact avec les allergènes est inévitable, on peut limiter les réactions en utilisant des boucliers.

  • Porter des lunettes. Les lunettes de soleil bien couvrantes font écran aux pollens. Mieux vaut aussi porter ses lunettes de vue plutôt que ses lentilles si on a déjà les yeux rougis, pour limiter l'inflammation.
  • Porter un masque pour jardiner. Pour tondre la pelouse, tailler la haie, ... il faut s'équiper d'un masque "canard" FFP2 (un masque de chirurgien ne suffit pas. Il peut également être utile si on est obligé de traverser un parc.

EMPECHER LES ALLERGENES  DE S'INSTALLER

Le pollens reste allergisant pendant au moins un an : s'il se dépose dans la maison et échappe au ménage, il peut donc entraîner des symptômes durablement. Alors objectif : les laisser à l'extérieur et les empêcher de trop envahir nos logements ou nos jardins.

  • Se déshabiller en rentrant à la maison. Retirer ses vêtement dès que l'on arrive de l'extérieur pour enfiler une tenue réserver à l'intérieur, si possible dans l'entrée, sinon dans la salle de bain mais jamais dans la chambre pour éviter de contaminer le lit.
  • Se laver le nez quotidiennement avec un spray d'eau de mer ou un peu de sérum physiologique, le soir et même plusieurs fois par jour, en se mouchant après pour évacuer les particules de pollens.
  • Apaiser ses yeux. Lorsque les yeux sont rouges ou larmoient, il faut les nettoyer très régulièrement avec un sérum physiologique ou un collyre antiallergique vendu sans ordonnance (Allergiflash, Ophtacalm, Opticron, ...) pourra apporter un soulagement rapide mais qui sera de courte durée. Cette opération doit être renouvelée plusieurs fois par jour.
  • Protéger ses muqueuses. Des sprays ou des crèmes nasales à base d'huiles végétales forment un film protecteur sur la muqueuse nasale et empêchent les pollens d'entrer en contact avec elle (Prévalin, Spray Antiallergie Biover, Bional Medical Allergy, Sterimar Stop and Protect). Même si l'on manque d'études cliniques sur leur efficacité, le principe de créer une barrière mécanique contre les pollens n'est pas idiot, cela vaut le coup d'essayer. A appliquer avant de sortir, et en remettre avant chaque passage à l'extérieur, par exemple sur le chemin du travail.
  • Rincer le visage et les cheveux tous les soirs : passer le visage à l'eau en rentrant permet d'éliminer les pollens qui s'accrochent aux cils et sourcils. Sans forcement faire un shampooing, il faut aussi rincer à l'eau ses cheveux tous les soirs. C'est indispensable pour éviter d'entretenir des symptômes nocturnes.
  • Eviter de faire sécher le linge à l'extérieur car les pollens se déposent sur le linge humide. Utiliser plutôt un sèche-linge ou le placer dans une pièce bien ventilée car faire sécher du linge très humide à l'intérieur favorise aussi les moisissures !
  • Ne pas trop arroser le jardin. Une terre humide favorise le développement de moisissures. Il faut aussi bien éliminer les feuilles mortes car c'est sur ces feuilles en décomposition que se développent les spores les plus allergisantes.

ASSAINISSER VOTRE INTERIEUR

En cause dans nos maisons et nos appartements, tous les composants chimiques de nos meubles, peintures, canapés, mais aussi l'utilisation croissante de certains produits contenant des substances toxiques. On emploie de plus en plus de produits d'entretien aux substances très irritantes pour l'appareil respiratoire, qui peuvent majorer les symptômes respiratoires. A commencer par les désinfectants ou détergents qui contiennent des ammoniums quaternaires. Alors qu'on nettoie aussi bien avec de l'eau, un savon noir basique et éventuellement du vinaigre blanc pour détartrer. De même, les parfums d'intérieur sont un véritable fléau, qu'il s'agisse de bougies parfumées, de diffuseurs ou de spray. Le plus naturel restant la diffusion d'huiles essentielles de préférence BIO avec parcimonie, c'est à dire qu'on fait des mélanges modérés, peu condensés, pas toute la journée et on respecte les conseils qu'auraient pu vous donner votre naturopathe. Les personnes allergiques doivent aussi éviter les moquettes, tapis, rideaux épais, bibliothèques ouvertes, ... véritables nids à poussière (et donc à acariens !). et n'accepter aucun animal dans leur chambre à coucher. Si le chien ou le chat y est déjà allé, tout nettoyer à l'eau, envelopper le matelas dans une housse antiacariens validée et adopter un sommier à lattes.

Autre règle incontournable : aérer chaque jour au moins 10 minutes matin et soir, même en hiver, en choisissant bien sûr le moment où il y a le moins de pollution extérieure si l'on habite sur un axe routier très fréquenté. Aérer permet d'éliminer l'humidité du logement(à deux dans une chambre, on rejette 0,6 à 0,7 litre de vapeur d'eau par nuit), de dissoudre les polluants et rend l'air plus facile à chauffer. Chaque fois que l'on voit de la condensation sur les vitres, c'est la preuve qu'il faut augmenter la ventilation, comme on le fait dans la salle de bain après la douche. On évitera aussi les appareils à combustion et les cheminées avec foyer ouvert qui dégagent beaucoup de particules irritantes. Si le logement est équipé d'une ventilation mécanique contrôlée (VMC), il faut vous assurer qu'elle fonctionne correctement, ne pas boucher les entrées d'air, démonter et nettoyer ses bouches d'extraction tous les mois (test du mouchoir qui est retenu). En cas de système de ventilation mécanique à double flux, penser en plus à nettoyer ou changer les filtres tous les six mois (voire plus, selon les prescriptions des fabricants). C'est un peu contraignant, mais si ce n'est pas fait, on risque d'obtenir le résultat inverse et d'introduire chez soi un air vicié et peu sain.

Enfin, l'année prochaine, anticiper !

La désensibilisation est le seul traitement qui agit sur la réaction allergique elle-même et pas seulement sur les symptômes. Elle doit être initiée quatre mois avant la saison des pollens, soit vers octobre/novembre pour les pollens d'arbres, et décembre/janvier pour les pollens de graminées.

 

STOP AU TABAC

La fumée de cigarette, que l'on soit fumeur actif ou passif, est un irritant qui favorise la pénétration des allergènes respiratoires dans l'organisme et exacerbe les manifestations de l'asthme. Pour mettre toutes les chances de son côté et réussir son sevrage tabagique, je vous conseille de vous faire accompagner par un tabacologue, un service d'e-coaching personnalisé (Tabac-info-service.fr, ou pourquoi pas un thérapeute de médecine non conventionné comme un hypnothérapeute ou un naturopathe. Depuis le 1er janvier 2019, les produits de sevrage tabagique sont remboursés et la prescription peut se faire par d'autres professionnels de santé que le médecin traitant.