"Perde du poids efficacement" : cela ressemble à un titre de presse mais c'est un objectif courant, surtout à l'approche de l'été. Plutôt que de vous exposer une énième approche calorique du sujet découvrons le fonctionnement de nos "graisses" et des plantes qui contribueront à les réguler.
On donne communément le nom de "graisse" aux tissus adipeux. ceux-ci sont constitués de cellules (les adipocytes) qui peuvent être de deux types : blanches ou brunes. Les premières, les graisses blanches, constituent 95% des adipocytes de notre organisme, et sont regroupées en petits cylindres séparés par de fines cloisons, de la fibre nerveuse et de nombreux petits vaisseaux sanguins. Ce tissu, situé dans certaines régions plus ou moins profondes du corps (poitrine, hanches, cuisses, fesses, épaules) représente 15 à 25% du poids d'un adulte non obèse. S'il est parfois disgracieux, il remplit une fonction précise dans l'organisme : il assure la synthèse, le stockage et la libération des lipides. Cela fait de lui un formidable réservoir énergétique auquel le corps fait justement appel lorsque nos réserves de glucides (sucre) sont épuisées, notamment en période de froid, lorsqu'on jeûne ou que l'on fournit un effort physique conséquent. Les adipocytes blancs agissent également comme des isolants thermiques et sécrètent des hormones comme la leptine, qui intervient dans la régulation de la satiété. L'utilité de la graisse blanche est donc claire : jouer un rôle de tampon pour engranger de l'énergie, tenir chaud et fournir du "carburant" lorsqu'on en manque.
Cependant lorsque la graisse blanche est présente dans des proportions trop élevées, notre fonctionnement métabolique s'en trouve perturbé. En effet, on ignore souvent que les graisses sont les plus grosses productrices d'hormones de notre corps (leptine, adiponectine, TNF alpha, interleukine 6, angiotensine, résistine, visfatine, ...), et qu'à ce titre elles ont un impact sur beaucoup de nos équilibres métaboliques, notamment sur notre gestion de l'insuline. En excès, elles peuvent non seulement générer des maladies cardio-vasculaires, mais aussi du diabète et de l'inflammation, raison pour laquelle elles sont régulièrement estampillées comme "mauvaise graisse". Mais, alors comment "brûler" ces graisses blanches quand elles sont en excès ? Dans des proportions raisonnables, on peut faire par le sport, un jeûne contrôlé, des réductions caloriques ou encore les transformer en graisses "beiges" similaires aux graisses brunes par des moyens naturels.
Les adipocytes bruns, de diamètre plus petit que les blancs, stockent également de l'énergie sous forme lipidique. Leur grande différence ? Fortement vascularisés et beaucoup plus riches en mitochondries (centrales électriques et thermiques cellulaires), ils oxydent les lipides et "brûlent" les calories plus rapidement pour produire de la chaleur. Ils sont à ce titre simultanément des brûle-graisses et des isolants thermiques. Ils permettent notamment au nouveau-nés de maintenir leur température ou à certains mammifères d'hiberner sans danger d'hypothermie. Les récentes études du professeur André Carpentier et son équipe ont mis en lumière le fait que l'activation de la graisse brune (par le froid ou certaines molécules d'origine végétale) conduisait, jusqu'à une certaine limite à la consommation de nos réserves adipeuses. Cela en fait assurément un outil prometteur dans une optique de prévention de l'obésité, de maîtrise de la prise de poids, mais ce n'est pas qu'un "outil minceur", loin de là. Cette substance diminue également la présence de glucose dans le sang et joue donc aussi un rôle de prévention du diabète sur le long terme.
Si on a longtemps pensé que les adultes n'avaient pas de graisses brunes en eux, la recherche contre le cancer a récemment montrer leur présence dans certaines zones du corps adulte (autour du cou, des clavicules ou le long de la colonne vertébrale notamment). Mais ce n'est pas tout, de récentes recherches ont confirmé que l'exposition au froid avait un impact positif sur la stimulation des graisses brunes et permettait, en quelques sortes, de transformer les graisses blanches en graisses brunes. Ainsi, selon une équipe de chercheurs japonais, les basses températures pousseraient le corps à libérer de la noradrénaline. Ce neurotransmetteur va alors booster l'activité des graisses brunes d'une part, et entraîner une dégradation accrue des graisses dans le tissu adipeux blanc d'autre part. En outre, une exposition de longue durée conduirait même au brunissement des adipocytes de la graisse blanche, formant alors des tissus dits "beiges" aux propriétés similaires à la graisse brune. Si, même pour la bonne cause, vous ne souhaitez pas transformer votre maison en frigo, vous avez la possibilité de faire baisser temporairement votre température corporelle par la pratique du bain dérivatif ou des poches de glace sur le périnée.
En outre, la pratique d'un sport pourraient également permettre de convertir une petite partie de nos graisses blanches en graisses beiges, selon les résultats d'une équipe scientifique d' Harvard. Cette fois c'est la sécrétion d'une autre hormone : l'irisine qui permettrait le brunissement de nos graisses. Cependant, pour produire en quantité suffisante cette molécule, possédant un rôle d'intermédiaire entre le tissu adipeux et le tissus musculaire, il est nécessaire de pratiquer une activité physique de haute intensité (par exemple le HIIT, pour Hight Intensity Interval Training).
Avant de vous présenter une nouvelle approche pour maîtriser la production de graisses blanches et brunes par les plantes, faisons un rapides tour d'horizon de leurs usages habituels dans la gestion du poids.
Plantes "coupe faims"
1. Psyllium 2. Figuier de barbarie 3. Gymnema sylvestre 4. Hoodia
Il s'agit par exemple des plantes riches en mucilage qui "occupent l'estomac" en se gonflant au contact de l'eau et en provoquant une sensation de satiété. On pourrait citer ici l'agar-agar, bien connu des Japonais, les graines de psyllium, ou bien d'autres plantes comme le figuier de Barbarie ou le konjac qui atténuent l'absorption des graisses et des sucres au niveau de l'intestin tout en favorisant le transit. Un autre mécanisme coupe faim consiste à influencer l'appétence pour le sucre au moyen d'une sorte de leurre chimique qui indique à l'hypothalamus que le taux de glucose contenu dans le sang est suffisant. On retrouve ici le gymnema sylvestre, issu de la pharmacopée ayurvédique, ou le Hoodia, d'origine africaine. Pour ces plantes, lorsqu'on n'a pas l'habitude de consommer ces substances ou si on souffre de diabète, il est de procéder avec modération et idéalement en étant accompagné par un professionnel de la santé naturelle comme un naturopathe.
Plantes dites "drainantes"
1. Thé vert 2. Guarana
Elles aident à l'élimination de l'eau retenue en excès dans le corps (reine des pré, orthosiphon, chiendent) et des plantes "brûle-graisse", stars des produits minceurs disponibles dans le commerce. On retrouve dans cette dernière catégorie le thé vert ou le guarana, dont les principes (théine, caféine, théobromine, guaranine) activent la thermogénèse et transforment les graisses en énergie. Celles-ci présentent le désavantage, en excès, d'accélérer le rythme cardiaque ou d'augmenter la tension artérielle. N'hésitez pas cependant à utiliser la caféine sous forme de massage local (crèmes, gels), elle a prouvé son efficacité. Enfin, les algues comme le fucus ou le laminaire stimulent le métabolisme et la consommation de calories de par leur teneur en iode. Elles sont cependant à utiliser avec précautions souffrant de déséquilibres de la thyroïde.
De récentes recherches montrent l'intérêt de certaines plantes, pourtant peu connues dans les régimes minceurs, pour influencer le cycle de vie et le comportement de vos adipocytes. Autrement dit, plutôt que de lutter contre les graisses blanches une fois installées, il est possible d'intervenir en amont pour limiter leur multiplication. Ce sont particulièrement les plantes riches en polyphénols qui semblent le plus prometteuses et pourraient inaugurer une petite révolution dans notre approche de la gestion du poids.
Le rooibos
La quercétine
La rutine
La capsaïcine
Les catéchines
Le pissenlit
En conclusion, si s'exposer au froid peut enrhumer... et augmenter nos adipocytes bruns, consommer les bons aliments contribue à réguler ses tissus adipeux sans l'inconvénient du nez qui coule !
Ce phénomène bien connu et honni des femmes se définit par l'hypertrophie des adipocytes dans l'hypoderme, qui elle-même conduit à la compression des vaisseaux sanguins et lymphatiques qui ne parviennent plus alors à drainer correctement l'eau, ce qui produit une déformation constatable à l'œil nu. Les plantes comme la reine des prés ou l'orthosiphon peuvent ici aider à limiter le phénomène, même si l'adipocyte une fois vidé de son eau reste présent ! Ici, les huiles essentielles lipolytiques comme le romarin à verbénone, le genévrier, le lavandin ou le cèdre de l'atlas peuvent également être utilisées en massage (toujours diluées dans de l'huile végétale, à hauteur de 5 à 6 % d'huiles essentielles) car elles contribuent à l'élimination des graisses. L'huile essentielle de genévrier aide au drainage des tissus sous-cutanées. L'huile essentielle de cèdre de l'atlas active la lipolyse également et est donc particulièrement indiquée en massage pour les personnes qui veulent réduire la cellulite.
Aurélie Brunet, Naturopathe-Nutritionniste à Aix les Bains (73)
Le 28 mars 2023