Née en Russie en 1904 dans un milieu aisé, Catherine Kousmine part s'établir en Suisse avec sa famille, en 1918, à cause de la Révolution. Elle se révèle très douée pour les études et, en 1928, termine son diplôme de médecin en tête de classe. Elle s'oriente d'abord vers la pédiatrie.
Plus tard, à la suite du décès de deux jeunes patients atteints de cancer, elle s'intéresse à l'impact d'une nourriture saine sur le développement du cancer. Elle installe alors un laboratoire dans son appartement. Elle étudiera différentes diètes sur des souris, pendant 17 ans ! En 1949, des amis lui envoient un premier patient atteint du cancer, condamné à mourir en moins de deux ans. Pendant quatre ans, il suit la stricte discipline alimentaire qu'elle lui impose. L'homme survit une quarantaine d'années.
Catherine Kousmine a compris qu'il ne pouvait y avoir des résultats réels et durables dans le traitement des maladies de notre époque sans revivifier l'organisme par différents moyens permettant de lui redonner les capacités de guérison qu'il semble avoir perdues. Elle s'est rapidement rendu compte que la majorité des maladies chroniques semblaient être la conséquence indirecte d'une alimentation qui s'est progressivement et insidieusement dégradée au fil des décennies. Et si une alimentation erronée était génératrice de troubles de la santé, le retour à une alimentation saine se révélait dès lors être une arme thérapeutique très efficace.
Mais si le simple changement d'alimentation permet d'améliorer des troubles fonctionnels peu ancrés dans l'organisme, il ne suffit plus lorsqu'on s'adresse à des maladies graves, évoluant depuis des années. Il est alors nécessaire de lui associer une série de moyens qui complètent cette première démarche. Complémentation nutritionnelle, hygiène intestinale, maintien de l'équilibre acido-basique de l'organisme, immunomodulation, ... L'ensemble constitue ce que l'on appelle encore aujourd'hui "la METHODE KOUSMINE" dans laquelle la réforme alimentaire joue, bien sûr, un rôle primordial, mais pas exclusif !
En effet, quand le déséquilibre de l'organisme est suffisamment profond pour entraîner une maladie grave, l'approche diététique seule risque de ne pas être assez rapide pour l'enrayer, et le mal peut aller trop vite et progresser inexorablement.
C'est pourquoi, petit à petit, elle a fondé ses traitements sur 5 piliers synergiques et complémentaire :
Catherine Kousmine n'oubliait pas pour autant l'équilibre émotionnel du patient. A ce titre, certains considèrent aujourd'hui l'approche psychologique comme le 6ème pilier de la méthode Kousmine.
L'objectif principal de la méthode Kousmine vise à redonner à l'organisme ses propres capacités de guérison.
Holistique, la méthode Kousmine s'adresse à l'organisme dans sa totalité, quels que soit la pathologie et ses symptômes. C'est la raison pour laquelle le traitement de base s'applique à toutes les conditions.
La méthode Kousmine est basée sur ce qu'elle appelle les cinq piliers :
C'est le premier fondement et le plus important. Il vise à apporter en quantité suffisante toutes les substances nécessaires à l'organisme et ainsi assurer la croissance, le renouvellement des cellules et une élimination adéquate. En voici les grandes lignes :
Aujourd'hui, on peut dire que l'alimentation moderne contribue à l'apparition de plusieurs maladies. Elle entraîne en effet deux phénomènes : la formation d'une flore microbienne malsaine et la fragilisation de la membrane de l'intestin qui devient poreuse. Cette dernière laisse passer dans le flux sanguin des substances qui ne doivent pas s'y trouver.
Pour prévenir la maladie, il faut donc réduire sa consommation d'aliments acidifiants, de protéines animales, de sucres, d'aliments trop cuits, et augmenter la consommation d'eau et d'aliments du règne végétal. On peut aussi procéder à des lavements intestinaux réguliers. Tous ces gestes favorisent la santé de la flore intestinale.
Aussi, d'après la méthode Kousmine, la consommation d'aliments crus ou cuits à feu doux procure à l'organisme plus de nutriments que les aliments très cuits.
Si l'alimentation est sans aucun doute le 1er pilier de la méthode Kousmine, l'ordre des autres piliers fait parfois débat. En réalité, pour Catherine Kousmine il n'y avait pas d'ordre, car tous sont aussi importants. C'est pourquoi on les représente parfois sous forme de pétales d'une marguerite.
L'association Kousmine France place en 2ème position, l'intestin. Cela est tout à fait logique, car la santé de l'intestin est un facteur primordial. Pour autant, je préfère citer la supplémentation nutritionnelle comme 2ème pilier ici, simplement parce qu'il complète le précédent.
Le nom de ce pilier est à géométrie variable. Catherine Kousmine parlait souvent de "supplémentation en vitamine". On a aussi parlé de "nutrithérapie". Aujourd'hui, on parle le plus souvent de "micronutrition" ou encore de "supplémentation micronutritionnelle". Le terme "vitamines" étant réducteur, car même si les vitamines occupaient une place prépondérante dans la méthode Kousmine, elle parlait aussi de supplémentation en minéraux et oligoéléments très présents dans les céréales complètes.
Voici, les compléments alimentaires alimentaires que l'on est fréquemment amené à prescrire dans le cadre de la méthode Kousmine.
Il est très difficile de trouver suffisamment de magnésium dans notre alimentation, même avec les recommandations de Catherine Kousmine. D'autant plus si le patient est très stressé ou hypersensibles. D'ailleurs, il est prouvé que 80% de la population ne consomme pas suffisamment de magnésium.
On le prescrit généralement sous forme de glycérophosphate ou de magnésium marin associé à ses cofacteurs : vitamine B6 et taurine en particulier, s'ils sont bien tolérés.
Le rapport sodium-potassium est très important. Leur consommation devrait être équilibrée si l'alimentation "Kousmine" est suivie attentivement. Pour autant, le potassium est nécessaire pour la prise en charge de l'hypertension (sous contrôle médical et en fonction du traitement de cette affection) et c'est aussi un des éléments de lutte contre l'acidose. Donc, on peut régulièrement être amené à en prescrire, soit sous forme de bicarbonate ou de citrate si l'on veut surtout agir sur le terrain acide.
Le calcium est indispensable à la santé de l'os et c'est le troisième élément, avec le calcium et le potassium, qui permet de lutter contre l'acidose. Pour de nombreuses raisons, dont certaines ont été évoquées plus haut, on va limiter la consommation de laitages. Normalement, l'alimentation "Kousmine" devrait suffire à apporter le calcium nécessaire à notre santé. Mais en cas en cas d'ostéoporose, il est nécessaire de compléter l'alimentation en utilisant surtout de compléments naturels à base de lithothamne ou de coquille d'huître.
On trouve les citrates dans des spécialités servant à lutter contre l'acidose et dont certaines se réclament d'ailleurs de l'héritage Kousmine (Acido'kyl conçu par la fondation Kousmine ou Citrate-Gentiane de Parinat). Ils associent en général des citrates de potassium, de calcium et de magnésium, qui sont parfois additionnés de bicarbonates. On les utilise si le patient présente une acidose marquée et que les corrections d'hygiène de vie sont trop lentes à corriger le pH urinaire (fréquent en cas de pathologie chronique grave).
Catherine Kousmine cite la silice dans ses livres, mais des travaux plus récents ont pu montrer son rôle important pour l'os, mais aussi tous les autres tissus "conjonctifs", comme la peau ou les artères. On l'utilise donc beaucoup en cas d'ostéoporose, mais elle bien d'autres indications.
A noter qu'elle participe à la chélation de l'aluminium et peut être ainsi utilisée dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer. Il est difficile de trouver suffisamment de silice dans son alimentation, même quand elle est bien équilibrée.
Catherine Kousmine évoque son importance, mais en donnait peu. Aujourd'hui on sait que les besoins en iode peuvent être largement supérieurs aux apports recommandés. On trouve l'iode surtout dans les fruits de mer (qu'on ne mange pas très souvent) et dans le sel iodé qui a disparu de nos tables. De fait, les carences sont fréquentes. On peut dépister les carences en iode par son dosage urinaire. La supplémentation se fera sous contrôle d'un thérapeute qui maîtrise le sujet, même s'il n'y a pas vraiment de risques de surdosage.
Les minéraux ne vont pas sans... leurs vitamines !
Très souvent, quand on prend en charge un patient présentant une pathologie chronique, surtout si elle est ancienne, on prescrira des complexes de multivitamines, souvent associés, d'ailleurs, à certains minéraux et oligoéléments.
Parfois on va insister sur des vitamines particulières à cause de la pathologie en cause ou encore du dépistage d'une carence spécifique, comme pour les vitamines B9 et B12, souvent carencées.
Elle joue partout dans l'organisme, mais en particulier sur le système nerveux, un rôle fort en association avec la vitamine B12.
ð Rôle :
Elle participe à la fabrication des globules rouges, à la synthèse de l'ADN, des acides aminés, des neuromédiateurs (dopamine, ...), elle renforce le système immunitaire ; une étude récente semble indiquer que la consommation régulière de céréales enrichies en vitamine B9 diminuerait chez des cardiaques le risque de récidive cardio-vasculaire ou de thrombose.
ð Sources :
Elle est surtout apportée par les salades (cresson, laitue, mâche) et les légumes verts (brocoli, haricot) ou à feuilles (épinard, fenouil) mais aussi par la levure sèche, les germes de blé, les abats (foie), les légumes (asperge, betterave, carotte, champignon, chou, concombre, endive, épinard, lentille), les fruits (abricot, banane), les céréales (blé complet), l'œuf, ...
ð Carence :
Elle survient surtout chez les malades, les personnes âgées, l'alcoolique mais également chez les femmes enceintes (10 à 25% en manquent) ; elle est tout d'abord responsable de fatigue, de manque d'appétit, d'une perte de poids, de douleurs abdominales avec nausées ou vomissements, de troubles nerveux (caractère, mémoire, sommeil, ...) ou neurologiques variés plus ou moins graves; l'anémie n'apparaît qu'après quelques mois de carence, accompagnée de troubles du comportement et parfois de signes mentaux sévères voire parfois de démence : il faut devant de tels tableaux éliminer d'abord un déficit en vitamines B9 et B12 en les dosant dans le sang.
Elle exerce dans l'organisme de nombreuses fonctions qui dépassent largement le cadre initial de l'anémie pernicieuse de Biermer, l'importance de son rôle en
association avec la vitamine B9 est en particulier probablement très sous-estimée.
ð Rôle :
Indispensable au métabolisme des globules rouges, au fonctionnement du système nerveux avec en particulier une action anti-stress et anti-fatigue, à la reproduction cellulaire, ce qui permet aux athlètes de pouvoir augmenter la masse musculaire sans recourir aux anabolisants ; l'ablation chirurgicale de l'estomac ou certaines affections inflammatoires empêchent son absorption, ce qui entraîne une anémie avec fatigue, essoufflement, palpitations, ... puis secondairement des troubles nerveux. Le déficit en vitamine B12 entraîne une augmentation de la taille des globules rouges (mégalocytes) en raison d'une diminution de la maturation et du nombre des multiplication cellulaires.
ð Sources :
Contenue exclusivement dans les produits d'origine animale : abats (foie++), crustacés, poisson, produits laitiers, jaune d'œuf, ...
ð Carence :
Cette vitamine est parfaitement recyclée par l'organisme, ce qui explique le temps assez long pour installer des signes de carence même si les apports sont très faibles : les symptômes apparaissent en quelques mois, associant fatigue, perte d'appétit et de poids, irritabilité, déprime et parfois des signes neurologiques plus graves, une anémie, des atteintes cutanées avec en particulier une inflammation douloureuse de la langue (glossite).
Les signes neuropsychiques peuvent apparaître assez tôt dans l'histoire de la carence alors qu'on pensait qu'ils étaient consécutifs à l'anémie : devant des troubles nerveux d'apparition récente, il convient d'évoquer un déficit en vitamine B12.
La vitamine D devrait être apportée pour 1/3 par les aliments et pour les 2/3 synthétisée par notre corps grâce au soleil. Force est de constater que les carences en vitamine D sont très fréquentes aujourd'hui. D'abord parce que beaucoup de personnes sont sédentaires et travaillent enfermées toute la journée. Ensuite à cause de l'évolution de notre alimentation de plus en plus pauvre en vitamine D.
ð Rôle :
Il est comparable à celui d'une hormone puisqu'elle intervient dans de multiples mécanismes indispensables à la vie de l'organisme et en particulier sur l'absorption du calcium et du phosphore, avec pour conséquence un rôle fondamental sur la croissance, la santé des os et des dents : sa carence est d'ailleurs responsable du rachitisme chez l'enfant et de troubles de la calcification des os chez l'adulte. La vitamine D améliorerait en outre la résistance aux infections, s'opposerait à l'apparition de certains cancers digestifs.
ð Sources :
Elle est surtout présente dans le foie des poissons gras, les sardines en conserve, le jaune d'œuf, la viande (foie de bœuf, poulet, veau), les fromages (brie, emmenthal, ...), le beurre, le lait, les céréales, les champignons, ...
ð Statut nutritionnel :
Les apports alimentaires sont largement inférieurs aux recommandations, ce qui a pour conséquence un déficit chez le tiers des adultes ; les Américains envisagent de supplémenter le lait et les céréales voire d'autres aliments si cela s'avérait encore insuffisant.
La fabrication de la vitamine D sous l'action du soleil couvre normalement les besoins de l'organisme... sous certains climats, pour certaines peaux, selon des variations individuelles... Pour un même temps d'exposition, les jeunes fabriquent deux fois plus de vitamine D que les personnes âgées, les peaux claires un peu plus que les peaux basanées : une personne jeune à la peau claire peut fabriquer 10 000 U.I de vitamine D en une journée.
ð Carence :
Les conséquences principalement osseuses sont bien entendu différentes selon que la carence touche un enfant en période de croissance ou un adulte. Elle entraîne chez le premier le rachitisme avec ses déformations du thorax et des membres, ses troubles de la marche, sa faiblesse musculaire... Elle est surtout responsable d'ostéoporose, de douleurs musculaires et osseuses, parfois de fourmillements voire de tétanie.
Une supplémentation est donc très souvent indispensable, surtout qu'il a été démontré ces 20 dernières années que l'action de la vitamine D va bien au-delà de la santé osseuse. C'est, entre autres, une vitamine majeur sur notre équilibre immunitaire.
La dose de vitamine D qui sera prescrite dépendra des contrôles biologiques. Il faut donc s'adresser à son médecin pour le faire dans les règles.
ð Rôle :
La vitamine C est un cofacteur indispensable au fonctionnement endocrinien (métabolisme des glucides, du fer, des surrénales, de la thyroïde, des glandes sexuelles, ...), elle possède un rôle essentiel dans l'immunité, elle favorise la croissance, elle augmente la résistance des tissus en agissant sur la synthèse et l'entretien du collagène, elle détient une puissante activité antioxydante, elle diminue la fatigue, l'anxiété, le stress, elle combat la dépression en agissant sur les neuromédiateurs cérébraux, elle lutte contre l'infection, elle réduit l'allergie, elle piège le cholestérol, elle renforce les vaisseaux, elle aide à la détoxification de l'organisme.
Catherine Kousmine en donnait très souvent en supplémentation. En moyenne, on donne 500 mg de vitamine C par jour, mais tout dépend de la diversité alimentaire du patient et aussi de sa pathologie. L'administration de 500 mg de vitamine C chaque jour permet de réduire les chiffres tensionnels de patients hypertendus ; une étude japonaise conclut qu'elle diminue d'environ trois quarts le risque d'accident vasculaire cérébral.
La vitamine C interviendrait contre le cancer selon trois mécanismes complémentaires : en neutralisant les agents toxiques, en s'opposant à la production des radicaux libres et en stimulant le système immunitaire.
ð Sources :
Elle est très répandue dans les agrumes (citron, orange, pamplemousse, ...), les légumes verts (céleri, chou vert ++, épinard, estragon, oseille, persil, poivron, raifort, ...), les salades (cresson, mâche, ...), les fruits acides (ananas, cassis++, églantier, goyave, kiwi++, mangue, papaye, poire, pomme, ...) surtout rouges (cerise, fraise, framboise, groseille, tomate, ...), la pomme de terre, les abats (foie, rognon), ...
ð Statut nutritionnel :
10 à 50% des Français reçoivent des quantités insuffisantes, alors qu'il est admis qu'une alimentation équilibrée et variée couvre facilement les besoins.
ð Carence :
Les signes du scorbut sont bien connus et gravissimes : une grande fatigue d'abord, puis des hémorragies diverses, un déchaussement des dents, des œdèmes, et la mort par épuisement ou infection.
Les états de subcarence entraînent des signes non spécifiques avec fatigue, irritabilité, perte de l'appétit, moindre résistance aux infections, difficultés de cicatrisation, tendance aux hématomes.
ð Rôle :
Toute substance susceptible de prévenir, réduire, ou réparer les dégâts occasionnés par les radicaux libres répond à la définition d'un antioxydant. Nous allons donc trouver ici des substances ou molécules diverses, présentes en plus ou moins grandes quantités dans toutes les cellules, chargées comme leur nom le suggère de freiner ou d'empêcher le phénomène d'oxydation à l'origine des dommages causés par les radicaux libres (soleil, pollution atmosphérique ou industrielle, tabac, stress, médicaments, ...). Leur absence ou leur déficience laisse la place libre à ceux-ci, avec des conséquences parfois graves pour la santé.
Des radicaux libres étant produits à tout moment lors du fonctionnement physiologique de l'organisme, celui-ci dispose pour s'y opposer de plusieurs lignes de défense.
Nous voyons donc confirmé le rôle essentiel pour la santé de certains minéraux et vitamines apportés par l'alimentation. Cette liste n'est bien sûr pas close car les recherchent continuent et progressent régulièrement. Mais nous savons d'ores et déjà intervenir pour freiner la production des radicaux libres par des mesures d'hygiène d'évitement (soleil, pollution atmosphérique ou industrielle, tabac, stress, médicaments, ...) ou nous opposer à leurs effets en privilégiant l'apport des aliments riches en antioxydants, leurs ennemis intimes. La santé justifie par conséquent de surveiller à la fois son mode de vie et son alimentation.
Aliments riches en antioxydants :
ð Sources vitamine E : Elle est apportée à la fois par les aliments d'origine animale, surtout présente dans les huiles de germe de blé (++) et de tournesol mais aussi, bien qu'en moindre concentration, dans les huiles d'olive, de maïs, de colza. Elle se trouve également dans l'avocat, les céréales complètes, le beurre et la margarine, les oléagineux (amande, noisette, noix, noix de coco, pistache), les poissons gras (thon à l'huile), les légumes (asperge, avocat, maïs, soja, tomate) et légumes verts à feuilles (chou, persil, ...), les fromages gras et laitages, ...
ð Sources vitamine A : On la trouve dans les aliments d'origine animale prête à être utilisée directement par l'organisme, mais également dans les végétaux sous forme de bêtacarotène ou provitamines A qui, en présence de graisses est transformée en vitamine A. La vitamine A est présente principalement dans les foies animaux ++ (bœuf, lapin, porc, veau, ...), les huiles de foies de poissons (flétan++, hareng, morue, requin, ...), les laitages (beurre, crème, lait entier, yaourt, ...) et les fromages gras (emmenthal, gorgonzola, ...), le jaune d'œuf, ...
ð Sources vitamine C : Elle est très répandue dans les agrumes (citron, orange, pamplemousse, ...), les légumes verts (céleri, chou vert ++, épinard, estragon, oseille, persil, poivron, raifort, ...), les salades (cresson, mâche, ...), les fruits acides (ananas, cassis++, églantier, goyave, kiwi++, mangue, papaye, poire, pomme, ...) surtout rouges (cerise, fraise, framboise, groseille, tomate, ...), la pomme de terre, les abats (foie, rognon), ...
ð Sources de sélénium : On le trouve surtout dans les aliments d'origine animale, la viande (foie, rognons), les poissons de mer (hareng, thon, ...) et les crustacés (huître), l'œuf. On le trouve également dans les céréales complètes, les germes de blé, la levure de bière, la noix du Brésil, certains légumes (ail, brocoli, carotte, champignon), mais sa concentration peut varier considérablement selon la nature des sols, la tombée des pluies acides, ... Le lait, les produits laitiers, les fruits en contiennent très peu. Les pays gros consommateurs de poissons (Japon, Venezuela, Suède, ...) ont en général des apports suffisants ou élevés en sélénium.
ð Sources de zinc : Répandu dans de très nombreux aliments, mais surtout les fruits de mer, les huîtres (++) et coquillages, le poisson. On le trouve également dans la viande (100 g de foie en apportent 8 mg), les céréales, le pain complet, la levure de bière, la noix et quelques légumes (brocoli, champignon, épinard, haricot).
Catherine Kousmine évoque peu les antioxydants, car les découvertes sur ces nutriments sont postérieures à ses livres. Je ne parle pas de la vitamine C ou de la vitamine E, qu'elle connaissait parfaitement comme antioxydants, mais des polyphénols et flavonoïdes, qui sont ce que je nomme les "vrais antioxydants".
Pour autant, selon elle, l'alimentation était naturellement très riche en polyphénols et elle savait qu'avec ses conseils nutritionnels ses patients auraient de quoi lutter contre le stress oxydant.
Ce qui ne m'empêche pas de prescrire régulièrement des antioxydants à mes patients présentant des pathologies dégénératives ou un vieillissement précoce. Mais comme toujours, je vais d'abord tout faire pour qu'ils puissent trouver ces molécules essentielles dans leur assiette. Concrètement, on en trouve dans le thé vert, dans le vin rouge, dans la plupart des herbes et aromates, à commencer par le curcuma et le gingembre, et bien entendu dans tous les fruits et légumes, surtout quand ils sont de saison et bien colorés.
Les oméga-3 font partie des acides gras essentiels. Ils interviennent sur l'équilibre du système nerveux, la qualité de la peau et des phanères (cheveux, ongles), la régulation hormonale et métabolique (diabète, cholestérol, ...), la sexualité, la circulation du sang (action fluidifiante grâce à un rôle anti-agrégant sur les plaquettes).
L'absence des acides gras essentiels, observée chez les malades de réanimation nourris par voie intraveineuse ou chez des nouveau-nés alimentés exclusivement avec du lait de vache, est responsable de troubles de la croissance ou de manifestations cutanées parfois graves.
Les acides gras polyinsaturés oméga-3, dont le chef de file est l'acide alpha-linolénique, se trouvent surtout dans les poissons gras (anchois, anguille, flétan, hareng, maquereau, sardine, saumon, thon, truite) mais aussi dans les huiles (colza, lin, noix, soja), les fromages de brebis ou de chèvre, les légumineuses (soja), les oléagineux (noisette, noix), le pourpier, ...
Ils seraient apportés de façon insuffisante (150 à 200 mg par jour alors qu'il faudrait entre 750 mg et 1,25 gramme) alors qu'ils protègent l'organisme contre nombre de maladies principalement cardio-vasculaire par une action anti-thrombose et une amélioration de la circulation.
Normalement, une alimentation équilibrée doit apporter suffisamment d'oméga-3 animaux et végétaux. Mais dans certaines pathologies, surtout du système nerveux (dépression, vieillissement cognitif, DMLA, ...), il peut être nécessaire d'enrichir l'alimentation en oméga-3 animaux qui apportent les fameux EPA et DHA. On donne alors des capsules d'huile de poissons au dîner par cures répétées. Mais attention, les oméga-3 végétaux sont prioritaires et on ne les trouve pas dans des capsules. Ils dépendent uniquement de votre consommation d'huiles d'assaisonnements ou de graines oléagineuses.
ð Quelques conseils pratiques :
La Dre Catherine Kousmine est la première à avoir pris en considération les troubles de l'intestin et de la flore dans les maladies chroniques. Non seulement elle a compris les liens entre intestin et maladies, mais elle a proposé des méthodes de prise en charge qui fonctionnaient particulièrement bien à une époque, alors même même qu'il n'existait pratiquement aucun probiotique et où les connaissances sur le microbiote étaient très limitées.
Elle a ainsi écrit dans ses livres : "Certains troubles de santé sont dus à une insuffisance enzymatique et peuvent être améliorés par l'apport de ferments digestifs extraits de plantes (papaye, ananas, ...)".
Prenez vos repas à heures régulières : le secret d'une bonne digestion
Catherine Kousmine insiste aussi sur les horaires des repas et les conséquences néfastes du grignotage. Elle a compris que la digestion est un mécanisme qui nécessite de l'énergie et met en jeu plusieurs mécanismes métaboliques et enzymatiques. Aujourd'hui, aucun médecin ne s'attarde vraiment sur la qualité de la digestion. Au mieux, on conseillera de manger plus léger, moins gras ou de consommer moins d'alcool.
Pourtant, Catherine Kousmine l'écrivait déjà dans les années 1980 : le rythme des repas est essentiel, ainsi que leur répartition. Le petit-déjeuner peut être plus copieux, car le corps reposé par une bonne nuit de sommeil a de l'énergie pour bien digérer. Inversement, le soir, l'organisme est fatigué et le repas devra être plus léger. Tout le contraire de ce que la société moderne nous incite à faire : petit déjeuner sur le pouce (café-croissant) pour vite partir au travail, et dîner copieux et interminable, car il faut bien avoir une vie sociale !
Vous imaginez donc que Catherine Kousmine était une adepte de l'adage " un petit déjeuner de roi, un déjeuner de prince et un dîner frugal".
Au-delà de la digestion et de l'assimilation qui paraissent importantes pour beaucoup de thérapeutes, elle regardait avec autant d'attention les qualités d'élimination et d'évacuation chez ses patients.
Comment allez-vous "aux toilettes" ? Tabou... et pourtant si essentiel !
Une personne en santé devrait produire deux fois par jour des selles bien formées, mesurant environ 4 cm de diamètre et de 15 cm à 20 cm de longueur. Des modifications alimentaires peuvent être nécessaires pour y arriver, de même que des lavements intestinaux, au besoin, pour "décrasser" votre tube digestif et recouvrer la santé.
Que d'informations sur la santé des patients on pourrait avoir en les interrogeant avec attention sur l'aspect de leurs selles et sur la qualité de leur transit.
Les "lavements" que proposait Catherine Kousmine paraissaient, et paraissent toujours pour les tenants de la doxa officielle, une méthode d'un autre temps sans aucun fondement scientifique et sans aucun intérêt médical.
Et pourtant ! Des années d'alimentation déséquilibrée ont de telles conséquences sur notre intestin qu'il faut parfois passer par des méthodes radicales pour repartir sur une situation saine. Il est pour moi une certitude, comme l'enseignait Catherine Kousmine, que l'encrassement de notre organisme provient avant tout de notre intestin. Aussi, la qualité de la flore et de la muqueuse intestinale joue un rôle central dans les maladies chroniques.
Décrassez votre tube digestif pour retrouver la santé !
Il faut lutter contre la stagnation de certains éléments toxiques dans l'intestin. Ceux qui ont déjà réalisé une séance d'hydrothérapie du côlon savent de quoi je parle. On peut voir s'éliminer lors de ces méthodes d'hygiène intestinale, des résidus ressemblant à du vieux pneu ! L'objectif principal est tout de même de lutter contre les phénomènes de fermentation et de putréfaction, car elles sont la principale cause d'encrassement de l'organisme et à l'origine, probablement de beaucoup de maladies chroniques.
Toutes les règles diététiques de Catherine Kousmine concourent à cela : réduire ces phénomènes, sources de toxines et de perturbation de notre microbiote. Mais quand la situation est ancienne et difficile à traiter, elle utilisait régulièrement des méthodes de lavement doux, mais pas de purge ou autre méthode utilisant des laxatifs.
En fonction de la situation médicale, Catherine Kousmine pouvait proposer cette méthode d'hygiène intestinale (ce n'est pas un simple "lavement") tous les jours pendant 1 semaine, puis 2 à 3 fois par semaine.
Ces "lavements" seront réalisés pendant plusieurs semaines à plusieurs mois en fonction de la pathologie, de son évolution, mais aussi de la transformation des selles et du transit. On jugera ainsi l'état de la langue (propre ou chargée), l'odeur des selles qui doit devenir peu marquée, la régularité du transit et la qualité de la selle elle-même et de l'exonération.
Encore une fois, la méthode Kousmine est une approche globale, intégrative, avec des actions synergiques et complémentaires.
Aujourd'hui, certains pratiquent "l'hydrothérapie du côlon"
Quand l'état général semble équilibré, on peut arrêter les lavements, mais certains patients préfèrent en conserver 1 par semaine. Cependant, ils seront à nouveau proposés si on constate un déséquilibre des selles ou du transit ou, bien entendu, une reprise de la maladie chronique. L'efficacité surprenante de cette approche très particulière (cette technique d'hygiène intestinale agit même sur l'équilibre émotionnel, ce qui ne vous surprendra peut-être pas) a amené des "spécialistes" à mettre au point des machines dites "d'irrigation côlonique", qu'on appelle aussi "hydrothérapie du côlon".
Elles ont l'avantage d'être bien plus simples pour le malade, qui est tranquillement allongé sur le dos. L'eau arrive à la bonne température, sans aucune pression et ressortira ensuite par la même canule, sans avoir nécessairement besoin de "courir" aux toilettes.
Evidemment, le principal défaut, c'est qu'il faut connaître un thérapeute qui utilise une telle machine et que cela a un coût non négligeable. Par ailleurs, impossible de faire de l'hydrothérapie du côlon 3 fois par semaine pendant plusieurs mois. C'est irréaliste. Comme l'hydrothérapie du côlon se fait au cabinet du spécialiste, impossible également de finir par une instillation d'huile qui impose de rester allongé un long moment ensuite.
Donc la méthode "à la maison" reste prioritaire, mais parfois, pour commencer ou bien pour agir plus efficacement sur l'intégralité du côlon, quelques séances d'hydrothérapie pourront être envisagées.
Evidemment, il existe des contre-indications et des précautions d'emploi à cette méthode d'hygiène intestinale. Il faut donc toujours se référer et prendre conseils auprès d'un professionnel de santé.
Le terme d'hygiène intestinale employée par Catherine Kousmine reste toujours d'actualité au 21ème siècle mais les énormes progrès scientifiques concernant le microbiote et même le microbiome (le génome de notre microbiote) nous amènent à compléter ses propositions.
On va ainsi agir sur la flore et la muqueuse intestinale par différents traitements complémentaires qui n'existaient pas tous à l'époque de Catherine Kousmine, mais qui sont parfaitement cohérents et synergiques avec sa méthode.
Voici, les grandes lignes de cette prise en charge.
On a suffisamment eu de preuves de l'importance du microbiote pour qu'une des priorités en termes de prévention santé est de protéger et entretenir la flore.
Je ne reviendrai pas sur 2 éléments prioritaires :
Mais une fois qu'il existe une dysbiose, ou, pire, une pathologie impactée par cette dysbiose, que peut-on faire ?
Paradoxalement, il existe des maladies complexes, comme les maladies auto-immunes, où la dysbiose se caractérise par la présence excessive de bactéries ou de champignons, qu'on appellera "pathogènes". Ces derniers sont responsables de certains symptômes, voire de la maladie elle-même. Dans ce cas, il faudra parfois passer par des cures d'antibiotiques, même si cela peut sembler paradoxal avec ce que je viens de dire, ou encore des antifongiques allopathiques. Cette approche thérapeutique est réellement efficace si on sait la mettre en oeuvre avec les précautions nécessaires.
C'est pourquoi je ne veux pas entrer dans les détails de cette pratique qui ne peut être mise en place que par un médecin.
Voyons plus simplement comment entretenir son microbiote ou rééquilibrer une dysbiose modérée avant de devoir en passer par des traitements allopathiques.
Des probiotiques, bien entendu, mais pas seulement !
La priorité est évidemment à la prise de probiotiques. Ils sont définis comme des suppléments alimentaires composés de bactéries vivantes, telles que les lactobacillus et les bifidobactéries. On parle aussi de ferments lactiques, car ces bactéries produisent de l'acide lactique. En revanche, il n'y a aucun dérivé du lait et en particulier pas de lactose dans la plupart des probiotiques (ne pas se laisser tromper par le terme "lactique"). On trouve aussi des levures (saccharomyces en particulier comme dans l'ultra-levure) dans certains produits probiotiques,.
Il existe de très nombreux produits, très différents dans leurs compositions et leur efficacité. Pour ma part, je privilégie les probiotiques qui apportent :
Les probiotiques sont en général très bien tolérés, mais certaines personnes vont décrire des troubles du transit et surtout de la constipation quand ils en prennent. Les probiotiques ne constipent pas par eux-mêmes. Donc si cela arrive c'est que la modification de la flore va favoriser ces troubles du transit et ce sera au thérapeute de comprendre pourquoi.
La seule contre-indication des probiotiques est l'aplasie médullaire en cas de protocole de chimiothérapie qui précède les greffes de moelle. En dehors de ce cas particulier, tout le monde peut prendre des probiotiques, même les nouveau-nés quand ils ne sont pas allaités.
Mais les probiotiques ne s'utilisent pas forcément seuls. C'est pour moi une certitude.
Les prébiotiques : ne les confondez pas !
Les prébiotiques sont des substances alimentaires composées généralement de molécules de glucose liées entre elles par des liaisons qui les empêchent d'être digérées par les enzymes pancréatiques. On les appelle parfois oligosaccharides ou polysaccharides à courte chaîne. Ils sont aussi assimilés à des fructo-oligosaccharides, mais avec des tailles plus petites. Ils contiennent de 2 à 20 unités et les chaînes courtes. Et sont tout aussi efficaces et bien mieux tolérés que les fibres probiotiques qu'on trouve dans les aliments, comme les topinambours ou la chicorée (il s'agit essentiellement de l'inuline, qui donne beaucoup de ballonnements). Certaines personnes ne tolèrent aucun prébiotique, mais les chaînes courtes sont vraiment mieux tolérées et il faut les privilégier.
Les prébiotiques, en apportant un substrat aux bactéries intestinales, favorisent la croissance des probiotiques et permettent de conserver un microbiote plus diversifié et mieux équilibré.
Les symbiotiques
Plusieurs spécialistes associent dans la même gélule ou le même sachet un probiotique et un prébiotique. On les appelle des symbiotiques. J'ai une préférence pour ces produits, sauf chez les personnes qui ne tolèrent pas les prébiotiques ou qui ont un syndrome de l'intestin irritable très marqué.
Dans l'approche Kousmine, le maintien d'un bon équilibre acido-basique dans l'organisme est fort important.
Un organisme sain doit avoir un pH urinaire situé entre 6,5 et 7,5.
S'il est régulièrement inférieur à 6,5 et surtout à 6, vous avez un terrain acide qui favorise les maladies inflammatoires, mais aussi la "décalcification" (ostéoporose) et la dégradation des des tissus de soutien (arthrose, dermatose, vieillissement accéléré, ...).
Les terrains "acides" sont très liés à l'alimentation moderne et industrielle et à notre mode de vie à la fois stressant et de plus en plus pollué. Inutile de vous dire que le problème de l'acidose s'est largement accentué depuis les écrits de Catherine Kousmine. L'alimentation doit donc de préférence être riche en aliments alcalins et faible en aliments acides.
Dans le cas d'un surplus d'acide, lorsque le pH est de moins de 7, la méthode Kousmine recommande la prise de sels alcalins (calcium, magnésium, potassium, ...) en vue de rétablir l'équilibre acido-basique. L'alimentation saine recommandée par Catherine Kousmine aide également à maintenir un pH adéquat. Cette dernière doit de préférence être riche en aliments alcalins et faible en aliments acides (voir tableau ci-dessus).
Catherine Kousmine utilisait des injections de substances dérivées des microbes, parfois même des des vaccins utilisés à toute petite dose en intradermique. Ces techniques de désensibilisation à des allergènes étaient d'abord effectuées à partir de souches microbiennes issues des différentes préparations pharmaceutiques ou de la peptone de viande.
Cette approche est globalement interdite aujourd'hui, l'affaire de la vache folle a fait disparaître beaucoup de traitements qui, pourtant, pouvaient être très utiles quand ils étaient bien utilisés.
Le but de cette technique n'était pas uniquement de trouver un agent spécifique de la pathologie, mais d'obtenir également un mélange d'allergènes suffisamment actifs pour d'une part induire au cours de la cure, une désensibilisation immunitaire à l'agent causal, et d'autre part relancer autant que faire se peut une défense immunitaire normale du sujet.
Catherine Kousmine a, là encore, eu cette vision exceptionnelle pour l'époque du rôle central de notre immunité dans les maladies chroniques, il lui manquait beaucoup de notions scientifiques qui ont été découvertes depuis.
De plus, elle utilisait des traitements qui n'existent plus pour la plupart et, inversement, nous avons pu, depuis 30 ans, développer des thérapeutiques beaucoup plus ciblées et efficaces pour agir sur le système immunitaire.
Sachez tout de même que dans son livre Sauvez votre corps, Catherine Kousmine réserve un chapitre entier aux maladies qu'elle appelle "dégénératives", toutes ces maladies ont pour elle un lien avec l'immunité. Elle divise ainsi ces maladies en plusieurs groupes (se référer à son ouvrage).
La classification des troubles immunitaires par Catherine Kousmine fait parfois sourire les immunologistes d'aujourd'hui, mais il faut toujours se repositionner à l'époque où elle décrit tout cela. Et même si les termes paraissent "surannés", sa classification correspond à une réalité clinique toujours d'actualité.
Aujourd'hui, pour moduler le système immunitaire, quand il est déficient comme dans les cancers, ou exubérant comme dans les maladies auto-immunes, nous utilisons la phytothérapie et l'homéopathie avec des résultats tout à fait intéressants.
Dans le cancer ou les autres situations de déclin du système immunitaire, nous utilisons en particulier :
Mais surtout, il est essentiel de comprendre ce qui excite et perturbe le système immunitaire pour supprimer ces causes de maladies auto-immunes. Il s'agit souvent d'infections chroniques (bactéries comme les Chlamydiae, virus comme celui de la mononucléose, levures comme le Candida albicans et même parfois certains parasites intestinaux), mais aussi de métaux lourds ou encore de toxiques de l'environnement et surtout les intolérances alimentaires.
Dans tous les cas, si on veut réguler le système immunitaire, il faut surtout prendre en compte tous les autres piliers de la méthode Kousmine, sans oublier l'aspect émotionnel.
Aujourd'hui, les héritiers de Catherine Kousmine parlent de 6 piliers, et même 7, dont voici le résultat, imagé sous forme de marguerite. Cela montre bien que tous les piliers sont "équivalents" avec, au centre, l'alimentation, qui est à la fois la base et la synthèse de tout le reste.
Les 2 piliers qui ont été ajoutés par les responsables de l'association Kousmine France et de la Fondation Dre C. Kousmine sont :
Vous comprenez que ce sont avant tout des éléments généraux et de prévention et non pas réellement "thérapeutiques" comme les 5 autres. Ces 2 " piliers" étaient pris en compte par Catherine Kousmine et elle les évoque dans ses livres, mais ces deux éléments étaient bien moins développés en son temps.
Il y a 50 ans on s'attardait un peu moins sur l'approche comportementale. Depuis, la PNL (Programmation Neuro Linguistique) puis les TCC (Thérapies Comportementales et Cognitives) ou encore l'EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) se sont largement développés et ont montré leur importance dans une prise en charge globale et intégrative. C'est pourquoi, il m'a paru nécessaire de faire figurer ce "nouveau" pilier dans la méthode.
De même, Catherine Kousmine parlait déjà largement de l'environnement et de la pollution dans ses écrits, surtout quand elle évoquait l'équilibre nutritionnel. Il suffit pour s'en convaincre de voir la place accordée aux "pollutions" dans son livre Sauvez votre corps. Elle consacre près de 60 pages aux pesticides, à la pollution de l'eau et des sols, la toxicité des additifs alimentaires ou encore l'utilisation massive d'antibiotiques et des hormones dans l'élevage. Et pourtant, les questions environnementales n'étaient pas aussi dramatiques qu'aujourd'hui. Nous n'avions pas autant de perturbateurs endocriniens ou autres molécules chimiques déversés dans la nature et nos assiettes depuis 50 ans. Ce nouveau "pilier" est donc incontournable, surtout quand on évoque la prévention santé, et nous le rajoutons pour ne pas laisser penser qu'on l'oublie ou qu'on le minimise, mais Catherine Kousmine l'avait déjà largement pointé du doigt.
Aurélie Brunet, Naturopathe-Nutritionniste à Aix-les-Bains (73)
Le 11 Décembre 2022