Renforcer son immunité au coeur de la saison froide


En hiver, alors que les températures dégringolent, nos muqueuses deviennent plus sensibles aux virus et bactéries et que le froid rend ces derniers plus résistants, je vous propose dans cet article à apprendre à soutenir votre immunité, au naturel, mais aussi à l'accompagner lorsque vous avez contracté une infection hivernale.


Entretenir son immunité au naturel

Un organisme en bonne santé est naturellement adapté pour affronter les infections, grâce à un système de défenses immunitaires très sophistiqué. En hiver toutefois, nous sommes souvent plus fatigués car en manque de lumière tandis que les virus, eux, prolifèrent, ce qui nous fragilise. Dans ces conditions, il convient d'adopter une bonne hygiène de vie et d'opter pour des plantes capables de soutenir notre immunité naturelle. Cela est d'autant plus vrai si l'on est exposé à un facteur favorisant un déficit immunitaire. Les fumeurs, les personnes sédentaires ou âgées, celles soumises à des chocs émotionnels, à un stress chronique, à de l'insomnie ou souffrant d'une pathologie devront redoubler de vigilance.

 

Une bonne partie de notre immunité se construit dans l'intestin. Les cellules immunitaires y acquièrent leur immunocompétence, c'est à dire leur capacité à distinguer ce qu'elles doivent tolérer (les aliments et les microbes utiles du microbiote par exemple) de ce qu'elles doivent attaquer ( les germes nocifs, les cellules infectées, ...). La santé du microbiote se construit principalement dans l'assiette.

 

A ce titre, je vous recommande un régime de type méditerranéen, riche en fruits, légumes, céréales complètes et légumineuses, pour leur apport en fibres prébiotiques, qui nourrissent les bonnes bactéries. On pourra y adjoindre des légumes lactofermentés, des olives en saumure, du kéfir ou des soupes miso, riches en probiotiques. Les baies et fruits rouges, les pommes bio avec la peau, les agrumes, le thé vert, le chocolat noir à 80%, les amandes apportent des vitamines, minéraux et polyphénols antioxydants qui soutiennent l'immunité et équilibrent le microbiote.

 

Fumeurs, redoublez de vigilance !

 

 

Le tabac est un immunodépresseur reconnu : il favorise l'oxydation et "encrasse" les voies respiratoires en détruisant la muqueuse ciliée chargée d'évacuer les toxiques, poussières et virus. D'où la toux chronique du fumeur, qui prend le relais de ce mécanisme immunitaire, au prix d'inflammations locales délétères.

 

En période hivernale, supplémentez-vous en aliments antioxydants (amandes, chocolat noir, thé vert, fruits rouges, ...), en vitamine C naturelle présente dans des baies comme le cynorrhodon ou l'acérola, et évitez de fumer dès les premiers signes d'une infection afin de limiter la production de radicaux libres.

 

Il convient aussi de mettre l'accent sur les protéines d'origine végétale et animale, car elles constituent les briques à partir desquelles les anticorps et les cytokines, cellules messagères de l'immunité se construisent. Contre les virus, on mise sur le zinc, apporté notamment par les crustacés et les poissons. Cet élément limite la réplication des virus et permet un bon fonctionnement des lymphocytes T, à l'origine des anticorps. Parmi les vitamines de l'immunité, mention spéciale pour la C, antioxydante, et la D3, immunomodulatrice.

 

Les fumeurs, notamment, sont plus à risque de carence en vitamine C. Les meilleures sources restent alimentaires : il faut privilégier les fruits et légumes crus (poivron, kiwi, agrumes, fruits rouges, ...), car cette vitamine est détruite à la chaleur. Quant à la vitamine D3, outre son rôle sur la santé osseuse et hormonale, elle module l'inflammation, stimule les macrophages, participe à l'intégrité de la muqueuse intestinale. En général, je conseille à mes patients une supplémentation systématique d'octobre à mai, en gouttes quotidiennes, à la dose d'au moins 1 000 à 2 000 UI par jour. Et ceci est particulièrement vrai pour les personnes âgées, dont les défenses sont souvent plus fragiles. Un dosage sanguin préalable permettra d'ajuster les doses au besoin.

 

Marchez en forêt pour votre immunité !

 

 

Les Japonais appellent cela un "bain de forêt" ou shinrin-yoku. Une marche en forêt a des prouvés sur notre système immunitaire. Les études menées sur ce sujet ont permis de constater qu'une seule journée augmente le nombre de cellules NK, les cellules "tueuses" de notre système immunitaire, et que cet effet perdure une semaine.

Les terpènes que les arbres libèrent, notamment pour se protéger des attaques parasites, sont à l'origine de cette action dopante. De plus, l'activité physique régulière et modérée agit sur la qualité de notre microbiote intestinal. En augmentant la vitesse de circulation sanguine, elle permet aux cellules immunitaires de se déplacer plus vite dans l'organisme, améliorant ainsi nos défenses en cas d'infection.

 

Echinacée, sureau, cynorrhodon et gingembre en tisane ou macérats

 

Côté plantes, on pourra opter pour une cure préventive et immunomodulatrice sous forme de tisane. Je préconise tout particulièrement l'échinacée, le sureau, le cynorrhodon et le gingembre.

 

L'échinacée accroît la mobilisation des globules blancs et leur pouvoir phagocytaire, c'est-à-dire leur capacité à ingérer et à détruire les micro-organismes pathogènes. Antivirale, elle détruit plusieurs virus, dont ceux de la grippe. Bactéricide, elle agit notamment sur Streptococcus pyogenes, Haemophilus influenzae ou Legionella pneumophila, responsables d'angines ou d'infections respiratoires. Elle module l'immunité dans le bon sens, car elle peut inhiber la synthèse de cytokines pro inflammatoires induite par certains virus respiratoires. Souvent bénéfique, cette réponse inflammatoire peut devenir délétère si elle est exagérée, comme c'est le cas dans l'infection SARS-CoV-2 avec orage cytokinique.

 

Le sureau est aussi un excellent antiviral en curatif et en préventif. Il se distingue par ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Le gingembre est anti-inflammatoire et immunomodulateur. Quant au cynorrhodon, il regorge de vitamine C. A noter que sous la forme de macérat de bourgeons, c'est aussi un excellent complément en cas d'immunité fragilisée.

 

Une tisane immunostimulante à l'échinacée et au sureau

 

 

La tisane permet d'extraire les propriétés antivirales et antioxydantes des plantes choisies. En ce qui concerne l'échinacée, son rôle préventif consiste à augmenter la capacité des globules blancs à phagocyter les microbes.

 

Ingrédients :

  • 25 g d'échinacée (racine)
  • 25 g de sureau (fleur)
  • 20 g de sureau (fruit)
  • 25 g de cynorrhodon (baies)
  • 5 g de gingembre (racine)
  • 10 g de zeste de citron

Méthode et utilisation : Mélanger toutes ces plantes. Laisser infuser 1 c. à café du mélange dans 150 ml d'eau bouillante. Boire 1 tasse par jour, 4 jours par semaine ou 10 jours par mois en préventif. En curatif, boire 3 tasses par jour tant que durent les symptômes.

 

Précautions d'emploi : L'échinacée est déconseillée en cas de maladie auto-immune.

 

 

Huiles essentielles de ravintsara et pin sylvestre sur les poignets

 

Par ailleurs, si la menace infectieuse se fait plus pressante dans votre environnement, ou pour alterner, je vous conseille d'appliquer quatre jours par semaine une goutte d'huile essentielle de ravintsara et une goutte de pin sylvestre diluées dans un peu d'huile végétale sur les poignets, la plante des pieds ou les glandes surrénales (situées au-dessus des reins).

 

Enfin, certaines bonnes habitudes sont moins anodines qu'elles ne paraissent. Ainsi, aérer son habitation est un geste indispensable pour éloigner les microbes. Pour compléter, je vous recommande de diffuser, durant une trentaine de minutes chaque jour, un mélange d'essence de citron et d'huile essentielle de pin sylvestre. Cette synergie va purifier l'atmosphère tout en relançant le tonus vital.

 

 

Homéopathie

 

 

Le thymus, glande située entre les deux poumons, est un des organes importants de notre système immunitaire. Pour le soutenir en période hivernale, je vous conseille de prendre Thymuline 9 CH. Ce médicament homéopathique correspond à l'hormone produite, qui active l'immunocompétence des lymphocytes T.

 

A faire :

  • Prendre 1 dose par semaine de Thymuline 9 CH pendant 1 mois, puis 1 dose par mois.
  • Stimuler le thymus, comme le préconise la médecine traditionnelle chinoise, en tapotant quelques minutes, le matin par exemple, le haut du thorax entre les deux clavicules. 

Immunité : des défenses efficaces quand arrive l'infection

Si vous avez contracté une infection hivernale, la plupart du temps virale, votre immunité se trouve en première ligne pour défendre votre organisme. L'aider dans ce travail de destruction des germes pathogènes va vous permettre de guérir plus vite et de connaître une période de convalescence plus courte.

 

Le premier geste consiste à mettre son système digestif au repos en évitant l'alcool, les plats riches, les laitages et le sucre. Les soupes de légumes, de céréales ou de légumineuses apporteront les antioxydants et les fibres prébiotiques indispensables pour soutenir l'immunité. A ce titre, certains aliments sont tout aussi efficaces que les plantes médicinales. Le gingembre frais par exemple, que vous pourrez râper et mâcher trois à quatre fois par jour. Idem pour les condiments, les épices et les herbes aromatiques comme l'ail, l'échalote, le thym, le romarin, l'origan, la sarriette, le clou de girofle, aux propriétés antivirales et antioxydantes. Les légumes riches en soufre (un oligoélément réparateur des muqueuses ORL et respiratoires) tels que le radis noir, les choux, les oignons seront également mis à l'honneur.

 

Pourquoi l'obésité nous fragilise-t-elle ?

 

 

 

Loin d'être inerte, la graisse se comporte comme un tissu hormonal, qui produit des cytokines et messagers pro-inflammatoires. Ce phénomène entretien une inflammation chronique qui sursollicite le système immunitaire et peut l'affaiblir à la longue. Améliorer l'immunité passe ainsi par une perte de poids, même modérée, et par un ajustement du statut nutritionnel. Il faut notamment adapter le dosage en vitamine D, une vitamine liposoluble stockée dans les graisses et qui aura plus de difficulté à être mobilisée en cas de surpoids.

 

Bien s'hydrater, faire la sieste : des solutions simples pour guérir plus vite

 

 

Buvez plus d'eau que d'habitude, afin d'éliminer les toxines et éviter la déshydratation en cas de fièvre.

Le matin, troquez votre café pour une infusion de thym, antiviral respiratoire, ou un thé vert antioxydant. En cas de syndrome grippal et de toux. Je vous conseil notamment un grog épicé à consommer trois fois par jour : laissez infuser un bâton de cannelle et deux clous de girofle dans une tasse d'eau chaude pendant 15 minutes et ajoutez le jus d'un demi-citron au moment de consommer. Vous pouvez également avoir recours à la tisane immunostimulante à base d'échinacée et de sureau mentionnée précédemment, mais au lieu d'une tasse, buvez-en trois tasses par jour.

 

Il est également important d'écouter les messages de son corps et de dormir si on en ressent le besoin, y compris dans la journée : pendant le sommeil, l'organisme régénère les cellules de l'immunité. Faire la sieste accélère donc la guérison. Le repos devrait alterner avec de petites plages d'activité physique, en continuant si possible la marche en extérieur. Cela permet de s'oxygéner et de mieux éliminer les toxines grâce à une activation de la circulation sanguine.

 

L'astragale, une racine pour l'immunité

 

Les  propriétés immunitaires de l'astragale (Astragalus membranaceus) reposent sur la teneur de sa racine en polysaccharides et saponosides de type astragaloside IV. Adaptogène, la plante augmente la résistance de l'organisme en cas d'agression physique (infection, pollution, efforts intenses, ...). Traditionnellement employée dans la pharmacopée chinoise, elle convient notamment aux personnes âgées en cas d'immunosénescence.

 

Elle permet de lutter contre les infections hivernales respiratoires et la fatigue associée. Je vous la conseille en teinture-mère (30 à 40 gouttes 3 fois par jour), en extrait fluide de plante fraîche standardisé (5 ml 2 à 3 fois par jour), en extrait fluide de plante fraîche standardisé (5 ml 2 à 3 fois par jour dans un verre d'eau) ou en gélules d'extrait sec (1 000 à 1 500 mg par jour). En tisane, elle se prépare en décoction (20 minutes).

 

Les huiles essentielles de ravintsara, thym, angine, sinusite ou otite s'hydrater, faire la sieste : des solutions simples pour guérir plus vite

 

 

En cas d'infection ORL de type rhinopharyngite, angine, sinusite ou otite, je vous recommande d'avoir recours aux huiles essentielles pour leurs propriétés immunostimulantes et anti-infectieuses, et afin de prévenir une surinfection bronchique. Le mélange de ravintsara, niaouli et thym à linalol ou à thujanol est très efficace pour cette sphère. Je vous conseille d'associer la voie orale, une goutte de chaque sur un comprimé neutre trois fois par jour, à la voie locale, toujours une goutte de chaque mélangée à une base d'huile végétale, en application sur le haut de la poitrine, les poignets et éventuellement le contour de l'oreille en cas d'otite, trois fois par jour. Localement, on ajoutera également une à deux gouttes de lavande vraie, pour ses propriétés apaisantes et anti-inflammatoires.

 

Eau de quinton, argent colloïdal, gargarismes, inhalations au secours de la sphère ORL

 

 

En période d'infection, le lavage du nez devient , un geste incontournable, pour humidifier les mucosités et les rendre moins adhérentes. Les sécrétions contenant des germes pourront être mieux éliminées lors du mouchage. Instillez deux à trois fois par jour du sérum physiologique ou de l'eau de Quinton isotonique dans chaque narine pour un simple lavage, ou de l'eau de Quinton hypertonique (20 g de sel pour 1 litre d'eau) pour un effet "débouchage" du nez. Poursuivez ensuite avec des instillations nasales ciblées pour un effet antiseptique et/ou anti(inflammatoire. Si les sécrétions sont épaisses, les pulvérisations d'eau d'argent colloïdal sont très efficaces. On pourra aussi avoir recours aux hydrolats de thym à thujanol ou à linalol et de lavande, à mélanger à parts égales avec du sérum physiologique dans un flacon pulvérisateur opaque.

 

En cas de rhinopharyngite ou de sinusite, on préconise également les inhalations d'huiles essentielles (mélange prêts à l'emploi en pharmacie), en évitant de sortir dans l'heure qui suit afin de ne pas provoquer un choc thermique pour les muqueuses. Pour les angines, procédez à un gargarisme d'eau salée (une cuillerée à soupe de gros sel dans un demi-verre d'eau tiède, deux à quatre fois par jour), apaisant et désinfectant.

 

La nuit, placez un linge mouillé sur vos radiateurs, afin de maintenir une atmosphère suffisamment humide. En effet, le dessèchement des muqueuses respiratoires ralentit le travail de drainage naturel effectué par les cils vibratiles qu'elles renferment. Cela majore également les douleurs en cas d'angine. Bien hydratées, les muqueuses se défendent mieux. Pour les mêmes raisons, évitez de surchauffer votre intérieur (ne pas dépasser les 20°C) et faites la chasse aux germes ambiants en aérant votre habitation deux fois par jour.

 

Solutions naturelles pour soulager une bronchite virale avec toux

 

 

 

Voici un protocole de soins qui combinent plusieurs approches de la médecine naturelle pour soulager les symptômes, prévenir la surinfection bactérienne et accélérer la guérison.

 

Phytothérapie

  • Infusion de thym, d'hysope et de fleurs de sureau, 2 à 3 tasses par jour.
  • Echinacée : extrait fluide de plante fraîche standardisé, 5 ml, 3 fois par jour.

Aromathérapie

 

 

Préparation : dans un flacon de 40 ml, verser 2 ml (50 gouttes) de chacune des huiles essentielles suivantes :

  • Eucalyptus globuleux
  • Ravintsara
  • Sapin pectiné
  • Laurier noble
  • Petit grain bigarade

Complétez le flacon avec de l'huile végétale de noyau d'abricot.

 

Utilisation : Appliquer 20 gouttes du mélange sur le thorax, 3 fois par jour pendant 3 à 4 jours.

 

Apithérapie 

 

Mâcher un petit morceau de propolis pure, 4 à 6 fois par jour.

 

En complément

 

Pour corriger le terrain, vous pouvez prendre en oligothérapie cuivre-or-argent et soufre, 1 dose par jour de chaque, et 600 mg de N-acétylcystéine (NAC),  2 fois par jour (la NAC est un antioxydant très puissant).


Aurélie Brunet, Naturopathe-Nutritionniste à Aix-les-Bains, Diplômée du Cerfpa de Saint-Laurent-du Var,

Le 21 janvier 2024