Sentiment de tristesse constante accompagné d'une dévalorisation, d'une perte de plaisir, d'une dégradation du sommeil, voir d'idées suicidaires, ...La dépression est une maladie psychiatrique fréquente qu'un Français sur cinq vivra au cours de sa vie (soit 2,5 millions de Français chaque année). Différente du "coup de blues" ou de ce que l'on appelle couramment une "déprime" - qui sont temporaire - , la dépression se caractérise par des symptômes qui perdurent plus de 15 jours (et plus de deux ans pour la dépression chronique). Cette maladie mentale reste très taboue car elle est souvent associée à une faiblesse de caractère. Pourtant, sortir d'un état dépressif n'est pas une affaire de volonté : cette maladie est complexe et peut découler d'un désordre chimique au niveau des neurotransmetteurs. Ainsi, dire à une personne dépressive qu'il suffit qu'elle "se bouge pour s'en sortir" n'aura pour effet que d'accentuer sa culpabilité.
S'il est normal de ressentir de la tristesse suite à des événements difficiles ou traumatisants, c'est lorsque cette épisode dépressif ne cesse pas qu'il faut intervenir. On peut faire un premier pas en prenant un rendez-vous avec un psychiatre et/ou un psychologue permet alors de qualifier l'épisode dépressif (qui peut être saisonnier, lié à un deuil, chronique), d'évaluer son intensité (légère, modérée ou sévère et de faire l'objet d'une thérapie, voire d'un traitement médicamenteux, sachant que celui-ci ne sera pas dénuée d'effets secondaires et qu'il pourra même s'avérer inefficace que ce soit sur le court ou le long terme.
C'est pour ça qu'en plus d'une psychothérapie, il est tout à fait judicieux de se tourner vers une complémentation en phytothérapie beaucoup plus naturelle et sans effets délétères pour votre santé. Ainsi, en pareil cas, je recommande des compléments alimentaires à base d'extraits de plantes comme de la rhodiole (Rhodiola rosea) et/ou de Safran (Crocus sativus). Utilisées en synergie ces plantes ont largement démontré leur action antidépressive et anxiolytique lors d'essais cliniques. Par rapport aux antidépresseurs qui mettent près de trois semaines à agir et génèrent des effets secondaires, la phytothérapie a l'avantage de montrer rapidement des effets sur l'humeur, en l'espace de quatre ou cinq jours seulement.
D'autres plantes s'avèrent également intéressantes. En cas de dépression légère à modérée, le millepertuis (Hypercium perforatum) a démontré scientifiquement des vertus. Il est préférable de le prendre sous supervision d'un thérapeute, à des doses allant de 600 mg à 1,2 g par jour durant deux mois. Attention toutefois, a de nombreuses contrindications : par exemple elle ne peut pas être prise simultanément avec d'autres antidépresseurs ou anxiolytiques de la médecine classique, il est également préférable de ne pas trop s'exposer au soleil, il ne faut aussi pas prendre la pilule ou des anticoagulants.
1. Rhodiole 2. Safran 3. Millepertuis
Pour des patients sujets à une forte anxiété, notamment suite à l'annonce du diagnostic de dépression, je recommande plutôt du Griffonia simplicifolia. Cet adaptogène contient du 5HTP, une substance qui se transforme ensuite en sérotonine et produit un effet relaxant physique très rapidement.
Enfin, pour les dépressifs sévère qui ne répondent à aucun antidépresseurs, on peut toujours se tourner vers de la L-tyrosine pour "nourrir les neurones dopaminergiques et redonner de l'énergie.
4. Griffonia simplicifolia
En cas de dépression, les élixirs floraux peuvent accompagner une reconstruction progressive de soi. On recommande généralement les fleurs de Bach suivantes :
Posologie : 4 gouttes, 3 à 4 fois par jour à distance des repas.
L'hygiène de vie, et plus particulièrement le respect du rythme biologique (lire encadré ci-dessous), joue un rôle prépondérant pour maintenir un équilibre émotionnel. Les carences en nutriments tels que les protéines, les vitamines B et D, le magnésium, le zinc, le sélénium ont, par exemple, un impact significatif sur le fonctionnement du système nerveux. En général, les sujets dépressifs et bipolaires présentent plus de carences en oméga-3 que la population générale. Or certains d'entre eux, comme les EPA et la DHA, ont prouvé leur efficacité dans l'amélioration de la dépression à des doses allant de 1 à 2 grammes par jour. On retrouve ces acides gras dans les poissons comme le saumon, le thon, le maquereau ou la sardine ainsi que les huiles de colza, lin, noix et sésame. C'est cet en semble de pratiques qui lorsque le malade trouve la force de les réaliser, mène vers le chemin de la guérison.
J'ai souvent pu remarquer que la plupart des dépressifs vivent en décalage avec leur rythme biologique naturel. Il est alors souhaitable d'avancer son heure de lever d'une heure trente à deux heures chaque matin, week-ends compris, et d'opter pour un petit-déjeuner à l'anglaise, riche en protéines, qui fournit l'énergie pour se motiver à démarrer sa journée. Pour restaurer le sommeil, pensez également aux tisanes sédatives (comme celle de lotier corniculé, 2 à 3 tasses en journée), aux compléments à base de mélatonine (dosée à 1,9 mg) ou à l'huile essentielle de camomille noble (3 gouttes sur le plexus ou sur un poignet au coucher).
J'ai constaté au cours de mes consultations que de nombreux patients tombent en dépression entre novembre et mars, lorsque la luminosité baisse. On peut alors tester des séances de luminothérapie qui consistent à s'exposer à une lampe spéciale diffusant une lumière de forte intensité à 10 000 lux (pour comparaison, la lumière à la plage est de 10 000 lux, celle d'une pièce intérieure est d'environ 250 lux). Pendant deux semaines, le patient s'expose chaque jour, avant 17 heures, durant 30 minutes. En complément, la prise du 5HTP issu du Griffonia simplicifolia permet de réguler le sommeil, l'humeur et l'appétit.