Contrairement à une idée répandue, les anorexiques, les boulimiques et les personnes atteintes d'hyperphagie n'ont pas de "problème avec la nourriture". Dans le terme "trouble des conduites ou comportements alimentaires" (TCA), c'est avant tout "comportement" qu'il faut entendre. Ces troubles, d'origine complexe et multifactorielle, débutent souvent par un régime, entamé à l'adolescence ou jeune adulte sous l'influence des diktats de l'apparence, à la suite d'un stress intense et sur un terrain psychique fragilisé (anxiété, symptômes dépressifs, personnalité borderline, traumatismes liés à de la maltraitance ou des abus, ...).
L'anorexie se caractérise par une restriction alimentaire sévère qui entraîne une maigreur mortifère, accompagnée d'une perception altérée de sa silhouette et de son poids (l'anorexique se juge toujours trop gros). L'hyperphagie comme la boulimie, consistent elles, à engloutir de façon récurrente des quantités hors norme d'aliments en un temps limité (jusqu'à 10 000 calories absorbées en moins de deux heures). Le boulimique va chercher à éliminer ce surplus calorique par des vomissements volontaires, des médicaments (laxatifs, diurétiques, etc.), le jeûne ou le sport à outrance. L'hyperphagique, lui, est plutôt en surpoids, voire obèse. Pour ces deux profils, le diagnostic est posé quand de telles crises surviennent plus d'une fois par semaine, sur des périodes d'au moins trois mois (chez certains cela va jusqu'à quatorze fois par semaine).
Altérant le circuit de la récompense, les accès d'hyperphagie mettent en jeu les mêmes zones cérébrales qu'une addiction. Les personnes se disent sous emprise, y succombent seules en cachette (en les planifiant parfois), et certains s'avouent même fiers de dissimuler leurs stratagèmes à leur entourage. Loin de combler leur vide intérieur, la crise une fois terminée laisse généralement place à la culpabilité, au dégoût et à la détresse. Quant aux restrictions alimentaires des anorexiques, elles agissent aussi comme une drogue : elles déséquilibrent la sécrétion de ghréline et de leptine.
Pour combattre l'anorexie (restriction alimentaire et hyperactivité physique), je conseille l'élixir d'alchémille commune (Alchemilla vulgaris). Particulièrement indiqué quand les troubles alimentaires viennent combler un vide, il aide à renouer avec la dimension maternelle et nourricière de la féminité. Néanmoins, un suivi psychothérapeutique régulier (une fois par semaine) reste indispensable pour s'en sortir vraiment. Quant au rôle des parents, il faut éviter de lui parler systématiquement de "bouffe". Faites-lui comprendre que vous la soutenez sans la jugez. Valorisez ce qu'elle est pour l'inciter à éviter la comparaison. Encouragez-la dans ce qu'elle fait par ailleurs avec pour objectif de rehausser sa confiance et son estime d'elle-même.
Déni, honte, refus de soins, ... Près d'un million de personnes en France souffrent de TCA en majorité des femmes, et au moins la moitié ne sont pas dépistées, estime le Fédération française anorexie boulimie. Savoir que l'on s'expose à de grosses carences favorise toutefois l'acceptation d'une prise en charge. Chez ces patientes pour qui l'apparence est cruciale, des tisanes reminéralisantes à base d'ortie ou de prêle peuvent être proposées afin de limiter la perte de cheveux ou l'altération des des dents, de la peau ou des ongles consécutives à l'acidification de l'organisme. Toutefois, la psychothérapie doit rester le pivot d'une approche multidisciplinaire. Personnellement, je préconise l'élixir d'amarante pour aider ces personnes isolées dans leur détresse à franchir la porte d'un thérapeute. En première intention, j'associe l'élixir floral Crab Apple pour être moins exigeant avec son physique, Pine contre la dévalorisation de soi, Cherry Plum (fleur du contrôle de soi) pour les boulimiques ou Rock Water contre le perfectionniste des anorexiques. Mieux vaut réguler le trop plein émotionnel avant de travailler en profondeur avec des élixirs puissants susceptibles de mettre en lumière ce qui était inconscient, tels Rudbeckia ou Abricotier quand les excès de nourriture cherchent à combler la perte du lien mère-enfant.
1. Amarante 2. Crab Apple 3. Pine 4. Cherry Plum 5. Rock water
En phytothérapie aussi, l'accompagnement par un professionnel est nécessaire. Compulsions pour le sucré ou globale, problèmes de neurotransmetteurs, associés à une dépression ou autre... Il faut faire du sur-mesure, du cas par cas. En plus de traitements ciblant les impacts physiologiques de la malnutrition (anémie, aménorrhée, symptômes gastro-intestinaux ou cardiaques et plus globalement réduction significative du métabolisme de base), on peut agir sur le plan neurologique. Le safran joue sur les deux tableaux. J'utilise aussi le chardon-marie car il soutient l'activité hépatique. Et le curcuma, un correcteur du terrain car c'est avant tout l'axe cerveau-intestin qu'il convient de réguler. Ajoutons des plantes adaptogènes tel l'ashwagandha qui agit sur les tremblements et gestes compulsifs (symptôme courant des TCA) en régulant les sécrétions de GABA, neurotransmetteur apaisant l'anxiété.
Restaurer le microbiote intestinal semble également crucial. Une altération de celui-ci chez les anorexiques contribue à accentuer leur pathologie. Croire en l'efficacité des thérapies et en la guérison est tout aussi important. Malgré les rechutes chaque petite victoire rapproche du but !
Dans le creux de la main ou une cuillerée à soupe d'huile végétale d'amande douce, verser 1 goutte de chacune de ces huiles essentielles, ou 3 d'une seule : petit grain bigaradier (réconfortante), ylang-ylang (sensorielle et apaisante) et lavande (relaxante). Massez-vous les mains, les pieds - voire toutes les zones - pour ressentir à nouveau ce corps qui n'est plus là.