Minceur: les vertus des médecines complémentaires


Naturopathie, phytothérapie, aromathérapie, homéopathie : 

quatre méthode alternatives qui peuvent nous alléger sans brutalité.

 

On ne pousse  pas par hasard la porte d'un naturopathe ou d'un phytothérapeute pour lui demander de nous aider à perdre du poids. Démoralisés par les kilos repris en dépit, - à cause ? - de régimes alimentaires restrictifs, on ressent le besoin d'appréhender le problème différemment. Sans remplacer un véritable travail sur soi et sa relation à la nourriture, les médecines douces peuvent faire office d'étape.

 

En s'attaquant à leur façon aux mécanismes comportementaux - stress, ennui, compulsion, ... - qui nous poussent à manger, elles proposent d'agir à la fois sur le physique et sur le psychisme. J'ai sélectionné quatre de ces méthodes pour vous montrer en quoi elles pouvaient être efficaces.


La Naturopathie

Objectif :

restaurer l'harmonie de toutes nos fonctions organiques

sans se limiter au régime alimentaire et,

déceler toutes les causes de la prise de poids.

 

La naturopathie est une hygiène de vie. Fondée sur une vision holistique de la santé, elle appréhende le corps aussi bien dans sa dimension physique physique, émotionnelle qu'énergétique, mais toujours en respectant la nature de notre terrain. Pour cela, elle s'appuie sur plusieurs méthodes comme la phytothérapie, la nutrithérapie, l'hydrothérapie, les massages, l'iridologie (étude de l'iris, seul tissu transparent du corps), la relaxation (sophrologie, ...), l'exercice physique, ...

 

Le principe

Le naturopathe estime votre prise de poids réelle, le plus souvent en calculant l'indice de masse corporel ou IMC (poids/taille²). Puis il détermine si ces kilos en trop sont justifiés par un "je mange trop" ou s'ils ne le sont pas "je ne mange pas plus qu'à l'ordinaire, mais je grossis quand même". En fonction des réponses, il dessine un tempérament, le terrain. Par exemple, les profils dits sanguino-pléthoriques, plutôt charpentés et "bons mangeurs". Pour eux, l'aliment est un plaisir. Le thérapeute peut leur proposer d'influer sur la sensation de faim avec des plantes (le konjac, l'agar-agar, le carragaheen), ou une pomme ou du chocolat noir une heure avant le repas. Plantes et aliments gonflent dans l'estomac au contact des liquides et donnent la sensation d'être rassasié. Si vous faites de la rétention d'eau, le naturopathe déterminera si elle est due à un terrain "acide", il proposera alors de réduire les aliments acidifiants comme les protéines animales. Les monodiètes aussi peuvent aider avec fruits ou plantes détox qui activeront vos émonctoires (peau, poumon, rein, foie) chargés d'éliminer les déchets de notre organisme.

Mais la prise de poids peut avoir d'autres sources, comme le stress ou des traumatismes affectifs. Un "bilan de vitalité" avec des questions précises sur l'hygiène de vie peut les déceler. Dans ce cas, bien souvent, des séances de sophrologie seront plus utiles qu'un régime alimentaire.

 

Pour qui ?

  • Une fois les différentes stratégies acceptées, les personnalités sanguino-pléthoriques perdent davantage de poids, ce qui est logique puisqu'elles en ont plus à  perdre.
  • Pour les personnes qui ont accumulé les régimes dissociés, hypocaloriques, ... et qui ont repris leurs kilos souvent au détriment de leur santé. Elles veulent retrouver une alimentation équilibrée en modifiant leurs habitudes, mais en conservant l'harmonie et une certaine énergie qu'elles ont épuisées au travers des régimes.
  • Et pour ceux et celles qui ont des prises de poids injustifiés, d'un tempérament stressé.

Les limites

La naturopathie n'est pas un régime alimentaire, mais une approche globale et préventive de la santé. Elle permet d'abord de vous rééquilibrer afin de prévenir les troubles digestifs, respiratoires, dermatologiques, ... Si l'alimentation est essentielle (notamment des associations alimentaires), elle n'est pas la seule stratégie pour se sentir mieux dans son corps.

 


la phytothérapie

Objectif :

Stimuler l'élimination naturelle,

réguler l'appétit et dissoudre les graisses

 

S'il est un domaine où la phytothérapie donne de bons résultats, c'est l'allégement de la silhouette. Bien choisies et consommées sous leur forme la plus efficace (tisanes, décoctions, ampoules, gélules, ...), les plantes agissent sur l'organisme à différents niveaux.

 

Le principe

On commence par "nettoyer" le corps pendant trois semaines, en utilisant des plantes dites hépatobiliaires (pissenlit, bruyère, romarin, thé vert, ...) qui vont aider les reins, le foie et la vésicule biliaire à se débarrasser des toxines. Une foie les organes désengorgés, on doit rapidement évacuer les déchets, sous peine de les renvoyer à la case départ.

Contrairement à ce qu'affirmait un célèbre slogan, il ne suffit pas de boire davantage pour éliminer. Chez certains, une augmentation de la consommation de liquide peut provoquer l'effet inverse : de la rétention d'eau, voire des œdèmes, ... D'où l'intérêt des plantes diurétiques (feuilles de bouleau, orthosiphon, reine-des-prés, piloselle) pour augmenter l'élimination réelle. Une fois le corps débarrassé de ses microdéchets organiques on opte, selon son objectif, pour des plantes qui vont agir sur la satiété ou sur le stockage des graisses.

 

Pour qui ?

Pour celles et ceux qui ont du mal à éliminer correctement - et dont le corps accumule les déchets - ou à gérer leur appétit. Certaines plantes servent de coupe-faim naturel en agissant au niveau du cerveau ou de l'estomac. La spiruline par exemple : cette algue contient des acides aminés qui interviennent sur les neurotransmetteurs impliqués dans la sensation de faim. Ou l'ispaghul, plante qui, comme la pectine de pomme, diminue de façon mécanique la sensation de faim. Prise avant le repas, elle se transforme en gel non assimilable par l'estomac et son volume envoie un "message de satiété" à l'hypothalamus.

 

Les limites

La phytothérapie allège davantage la silhouette qu'elle ne fait fondre les kilos. Par ailleurs, ce n'est pas en avalant une plante qui gonfle artificiellement l'estomac que l'on apprendra à réguler sa faim. Dès que l'on cessera la cure - en général d'une durée de trois semaines - , on ne saura toujours pas comment combler ce creux qui nous tiraille, ...

Les plantes diurétiques génèrent également une fuite de minéraux dans les urines. Il faut donc se reminéraliser en même temps que l'on élimine, sous peine de s'épuiser. D'où l'importance de consulter au départ un naturopathe ou un phytothérapeute qui connaît les propriétés des différentes parties de la plante (écorce, racine, feuilles) et leur usage le plus adéquat (tisane, ampoule, ...). Mal utilisées, les plantes peuvent se révéler non seulement décevantes, mais toxiques. Quant à celles qui ont la réputation de dissoudre les graisses, mieux vaut prendre ces affirmations avec humour.


L'aromathérapie

Objectif :

Calmer les fringales comme les coups de blues,

drainer et diminuer la cellulite.

 

Quels que soient l'époque ou le continent, on retrouve les huiles essentielles dans toutes les pharmacopées populaires. Peu à peu, les meilleurs mélanges et applications ont été décrits, puis codifiés pour donner naissance à l'aromathérapie. Ces corps gras, obtenus par distillation de plantes aromatiques, vont agir directement sur le physique à travers la peau ou l'estomac, et indirectement sur le psychisme par inhalation. Les huiles essentielles sont censées calmer le désir de sucre, réduire les fringales, aider à l'élimination des toxines et des graisses, diminuer la cellulite.

 

Le principe

L'intérêt des huiles essentielles tient à leurs nombreuses voies d'application : interne (orale ou rectale), externe (massage, friction, bain aromatique) ou respiratoire (diffusion). Il n'y a pas une forme plus efficace qu'une autre, seulement des indications selon ses goûts et ses fragilités (peau réactive ou sensibilité intestinale).

Certaines molécules, comme les cétones, ont des propriétés lypolitiques (capables de dissoudre les graisses. Les huiles essentielles de romarin, de carvi, de cèdre, de sauge en renferment. Celles de basilic exotic et de citron agissent sur les troubles digestifs et la régulation de l'appétit ; d'autres comme celles de livèche ou de céleri amplifient le drainage et l'élimination. Certaines enfin, comme celles de cyprès ou de pin sylvestre, activent la circulation veineuse et lymphatique. Les différents mode d'utilisation et les actions ciblées permettent des synergies intéressantes. Exemple : contre la cellulite, masser les zones touchées avec une huile essentielle de cèdre et prendre 2 gouttes essentielles de menthe poivrée sur un comprimé neutre entre les repas.

 

Pour qui ?

Pour celles et ceux qui souffrent de problème de cellulite. L'action des huiles essentielles sur la qualité de la peau à fait ses preuves.. Ce n'est donc pas sans raison que les grandes marques cosmétiques les intègrent à leur formule amincissante. Après 3 semaines d'application locale, la peau est plus tonique, plus ferme, plus lisse. L'aspect peau d'orange est réellement atténué.

 

Ma formule anti-cellulite

  • 40 gouttes d'huile essentielle de Cyprès
  • 10 gouttes d'huile essentielle de citron
  • 30 gouttes d'huile essentielle de Cèdre de l'Atlas
  • 10 gouttes d'huile essentielle de lemongrass
  • 30 gouttes d'huile essentielle de Genévrier commun

A diluer dans 60 ml d'huile végétale de Macadamia ou noisette (huiles sèches pour peaux normales/mixtes) et 100 g de gel neutre.

NB : Si l'on a une peau à tendance plutôt sèche on préférera utiliser des huiles végétales : Amande, Bourrache, Onagre, ...

 

Masser 2 fois par jour, matin et soir sur les zones touchées par la cellulite pendant au minimum 5 minutes.

 

Pot à conserver au frais de préférence.

 

A renouveler si nécessaire

 

Les limites

La perte de poids ne semble pas être vraiment la meilleure indication pour l'utilisation des huiles des huiles essentielles.

Néanmoins, en favorisant la détente et le bien-être, elles peuvent aider à calmer les tempéraments anxieux prompts à dissoudre leurs émotions négatives dans la nourriture. Pour certains c'est insuffisant.

Par ailleurs, l'aromathérapie est déconseillée est déconseillée aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux enfants de moins de 3 ans, aux personnes âgées, asthmatiques et allergiques.

L'exposition au soleil est à éviter dans les douze heures après une application locale, sous peine de photosensibilisation.


L'Homéopathie

Objectif :

Rééquilibrer votre "terrain" en cherchant

dans votre constitution les causes de ces kilos en trop.

 

Rappelons tout d'abord que, pour pouvoir exercer en France, l'homéopathe doit être médecin. L'intérêt de l'homéopathie est le temps passé par le praticien à nous écouter pour mieux nous cerner. L'oreille attentive et la main sur ses manuels (ce qui n'est un signe d'incompétence), l'homéopathe est un thérapeute qui cherchent en même temps qu'à vous comprendre pourquoi vous accumulez les kilos superflus.

 

Le principe

Pour l'homéopathe, il n' y a pas trois kilos à perdre qui se ressemblent. Pour mener à bien son enquête, le médecin se transforme en détective afin d'établir notre profil homéopathique. Il commence par en dessiner les contours en s'appuyant sur notre "constitution" (carbonique, fluorique ou phosphorique), puis il y ajoute la couleur en déduisant notre "tempérament", qui le renseigne sur notre manière de réagir, notamment face à l'assiette. Se sent-on mieux en mangeant ou, au contraire, déprime t-on après un bon déjeuner ? A chaque constitution, à chaque tempérament correspond un type précis de remède. 

 

Pour qui ?

Les homéopathes reconnaissent que leur méthode est plus efficace sur deux profils : le phosphorique et le fluorique. Il serait vain de prétendre définir en quelques lignes la subtilité de ces profils. Sachez cependant que :

* Les personnes de type phosphorique présentent une silhouette élancée, prennent peu de poids en dépit d'un bon coup de fourchette et d'un goût prononcé pour le salé. Devant l'assiette, elles sont plutôt raisonnables. Leur problème : la rétention d'eau. Il leur arrive d'être gonflées au réveil (surtout avant les règles pour les femmes). Elles doivent donc surveiller leur consommation de sel, qui risque de perturber le travail d'élimination des reins. Lorsqu'elles grossissent, il ne faut donc pas chercher du côté de l'assiette.

* Celles de type fluorique possèdent une grande souplesse articulaire et ligamentaire. Volubile et primesautière, leur humeur instable finit par les fatiguer et leurs insomnies sont fréquentes. Elles engloutissent leur assiette en cinq minutes, se sentent très attirées par l'alcool, les plats épicés et le sucré. Elles ont tendance au ballonnement et la moindre contrariété délabre leur tube digestif.

 

Les limites

Les homéopathes avouent qu'ils ont du mal à faire perdre du poids aux personnes de type carbonique. Elles se caractérisent par un teint pâle et une prédisposition à l'embonpoint (bien que mangeant peu, tout leur profite!). Leurs régimes se soldent par des échecs. Seul un travail de rééquilibrage peut porter ses fruits. Or, faire évoluer leur terrain peut parfois prendre de nombreux mois avant d'envisager de perdre du poids. Et, si l'on est en guerre contre la nourriture un traitement homéopathique ne remplacera pas un vrai travail sur soi.



Aurélie Brunet, Naturopathe-Nutritionniste,

Le 14 Juin 2022